Le tourisme reste une source majeure de revenus pour de nombreuses économies. À l’échelle internationale, il mobilise des chaînes d’activités allant de l’hôtellerie à la culture, en passant par les transports, les services et l’artisanat. Pour des pays tels que la France ou l’Espagne, l’accueil de visiteurs étrangers ne représente pas seulement un enjeu économique, mais aussi un élément central de leur rayonnement. En 2025, les tendances actuelles confirment la reprise du secteur, portée par une demande mondiale en hausse et une évolution des attentes des voyageurs.
La France conserve sa première place mondiale
Avec environ 80 millions de visiteurs internationaux accueillis en 2023, selon les dernières données disponibles de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), la France reste en tête du classement mondial. Elle devance ainsi nettement l’Espagne et les États-Unis. Malgré les répercussions de la pandémie et les tensions sociales ponctuelles, l’attractivité du territoire français demeure solide, portée par un éventail d’offres diversifiées : patrimoine historique, gastronomie, littoral, montagne, événements culturels et art de vivre.
Les autorités françaises s’emploient à faire évoluer ce modèle en promouvant un tourisme réparti sur l’ensemble du territoire et moins concentré sur les zones saturées. L’idée est d’alléger la pression sur les grandes métropoles comme Paris ou Nice tout en valorisant les territoires ruraux et les sites moins fréquentés. Des campagnes ciblées visent à attirer des visiteurs vers des destinations alternatives, appuyées par des investissements dans la qualité des infrastructures et l’innovation numérique dans le secteur.
L’Espagne enregistre un record de fréquentation
Juste derrière, l’Espagne se positionne comme la deuxième destination touristique mondiale, avec une dynamique particulièrement forte depuis le début de l’année 2025. Sur le seul premier trimestre, 17,1 millions de touristes internationaux ont visité le pays, en hausse de 5,7 % par rapport à la même période de l’année précédente. Cette croissance s’accompagne d’une augmentation des dépenses, qui atteignent 23,5 milliards d’euros, et d’une dépense quotidienne moyenne par touriste évaluée à 188 euros.
L’Espagne, qui cherche à se détacher de son image de destination estivale de masse, a entrepris une montée en gamme en ciblant des profils de voyageurs à plus forte valeur ajoutée. Toutefois, cette affluence accrue soulève des inquiétudes dans certaines régions, où les effets du surtourisme sont vivement ressentis. Des mesures de régulation sont désormais envisagées, notamment dans les îles Baléares et à Barcelone, où la cohabitation entre habitants et visiteurs devient plus délicate.
Une concurrence axée sur l’équilibre et la durabilité
Le leadership touristique ne se mesure plus uniquement en nombre d’arrivées. Les modèles évoluent vers une recherche d’équilibre entre développement économique, qualité de l’expérience offerte et préservation des espaces de vie locaux. Dans ce contexte, la France et l’Espagne adoptent des stratégies convergentes visant à mieux encadrer la croissance, tout en adaptant leur offre aux nouvelles attentes : tourisme plus lent, immersif, respectueux de l’environnement.
La montée de la conscience écologique, les exigences de confort et la recherche d’authenticité poussent les destinations traditionnelles à repenser leur approche. Pour rester compétitifs, les deux géants européens devront conjuguer innovation, durabilité et attractivité, sous peine de voir les flux touristiques se détourner vers des pays émergents plus souples ou perçus comme moins saturés.