Ce lundi 25 septembre, les autorités de la transition au Mali ont fait une annonce qui a beaucoup fait réagir au sein de l’opinion nationale. En effet, devant un parterre de journalistes, le colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement de transition a indiqué que l’élection présidentielle, initialement prévue pour février 2024 est reportée à une date ultérieure. Le gouvernement a mis en avant des raisons techniques pour justifier le report du scrutin présidentiel.
Parmi les raisons techniques évoquées par le pouvoir Goita, il ya des paramètres liés à l’adoption en 2023 d’une nouvelle Constitution et à la révision des listes électorales. Cependant, comme l’a révélé nos confrères de Le Monde Afrique, il ya un point qui a plus que retenu l’attention. En effet, le gouvernement malien a notifié que la base de données du Recensement administratif à vocation d’État civil est prise en otage par l’entreprise française, IDEMIA. Ainsi, il ressort que le colonel Assimi Goita a pris l’initiative de mener des démarches pour créer un système de base de données entièrement contrôlé par le Mali, afin d’éviter tout risque de vol de données ou de prise d’otage.
Le gouvernement a laissé entendre qu’un litige l’oppose actuellement à la société IDEMIA. Il faut savoir que l’entreprise est spécialisée dans la sécurité numérique, l’identification et l’authentification. Elle a balayé d’un revers de la main la version de la transition et affirme que l’État malien n’a pas réglé ses dettes. Selon des sources concordantes, IDEMIA réclamerait 5,2 milliards de FCFA (8,4 millions de dollars) au Mali. Le gouvernement de transition refuse de payer et met en avant le fait qu’un audit du contrat liant IDEMIA à l’État malien a révélé de graves irrégularités.
Toujours selon les informations émanant de Le Monde Afrique, IDEMIA s’est montré clair sur le fait qu’il n’existe aucun litige en cours avec les autorités du Mali. La société française a ajouté qu’il n’y a plus de “cadre contractuel en vigueur entre le groupe et le ministère malien de l’Administration territoriale et de la décentralisation, en raison du non-paiement des factures”. Avec ce report de la présidentielle, le programme qui avait été convenu avec la CEDEAO va connaître un profond bouleversement. La transition parle de report à une date ultérieure, mais elle n’a choisi aucune date, ce qui laisse planer des incertitudes. Quelle sera la réaction de la classe politique suite à cette annonce. Sans doute que nous serons édifiés dans les jours à venir.