Dans un contexte mondial marqué par la recherche d’alternatives aux institutions financières traditionnelles, l’Éthiopie entend défendre âprement ses intérêts. Le pays a officiellement soumis sa candidature pour devenir membre actionnaire de la New Development Bank (NDB), la banque fondée par les membres du groupe BRICS.
L’annonce a été faite par l’ambassadeur d’Éthiopie au Brésil, marquant une étape importante dans la diplomatie économique du pays. Addis-Abeba ne cache plus sa volonté de diversifier ses sources de financement. Elle espère désormais accéder à des prêts plus souples pour soutenir des secteurs clés de sa relance économique comme l’énergie, l’industrie et l’agriculture. Cette initiative intervient à un moment critique pour l’Éthiopie.
Après plusieurs années de turbulences (conflits internes, crises humanitaires et pression inflationniste) le pays cherche des ressources pour reconstruire son économie et soutenir ses ambitions de développement. En s’orientant vers la banque des BRICS, l’Éthiopie envoie aussi un signal politique. L’adhésion à la NDB permettrait à Addis-Abeba de renforcer ses relations avec les économies émergentes, tout en participant à une architecture financière multilatérale plus équilibrée. La New Development Bank, basée à Shanghai, a été créée en 2015 pour financer des projets d’infrastructure et de développement durable dans les pays du Sud.
Elle se veut plus flexible et moins contraignante que les grandes institutions comme le FMI ou la Banque mondiale. Depuis l’élargissement des BRICS à de nouveaux pays en 2023, la NDB a ouvert ses portes à d’autres membres non fondateurs. Pour l’Éthiopie, un tel partenariat pourrait offrir plus qu’un soutien financier. Il s’agirait aussi d’un levier diplomatique pour peser davantage sur la scène internationale et affirmer son rôle dans un nouvel ordre économique mondial en gestation.