Lors de son premier passage à la Maison-Blanche, Donald Trump n’a jamais caché son scepticisme à l’égard de l’aide extérieure, qualifiant à plusieurs reprises certains États africains de pays « sans intérêt stratégique » pour les États-Unis. Cette posture s’était traduite par une baisse des financements pour plusieurs programmes d’assistance et une rhétorique jugée peu diplomatique envers les dirigeants africains. De retour au pouvoir en janvier 2025, le président américain semble poursuivre dans la même veine, avec une nouvelle proposition de réduction des implantations diplomatiques, visant notamment le continent africain.
Une coupe nette dans les représentations diplomatiques
Un mémo interne du département d’État, révélé par *The New York Times*, propose la fermeture de dix ambassades à travers le monde, dont six en Afrique. Les représentations concernées se trouvent en République centrafricaine, en Érythrée, en Gambie, au Lesotho, en République du Congo et au Soudan du Sud. Pour chaque pays, les activités diplomatiques seraient transférées à des ambassades américaines situées dans des États voisins.
Cette décision s’inscrit dans un effort plus large de réduction des coûts gouvernementaux, un objectif affiché de l’administration Trump. Les coupes envisagées incluent aussi la fermeture de plusieurs consulats dans des pays européens — notamment cinq en France (Bordeaux, Lyon, Marseille, Rennes et Strasbourg) et deux en Allemagne (Düsseldorf et Leipzig). D’autres missions diplomatiques en Grèce, au Portugal, en Italie et au Royaume-Uni sont également visées, tout comme des représentations à Douala (Cameroun), Durban (Afrique du Sud), Medan (Indonésie) et Busan (Corée du Sud).
Des inquiétudes sur la présence américaine face à la Chine
Les critiques de cette proposition soulignent les risques d’un désengagement diplomatique américain, en particulier dans des régions jugées stratégiques comme l’Afrique. Le retrait de certaines ambassades pourrait, selon eux, affaiblir la capacité des États-Unis à collecter des informations sur le terrain, à maintenir des liens directs avec les gouvernements locaux et à préserver leur influence face à des acteurs comme la Chine.
Certains analystes estiment que Washington pourrait ainsi céder du terrain à Pékin dans des zones où sa présence restait encore dominante. L’Afrique, qui concentre une majorité des fermetures d’ambassades proposées, est considérée par plusieurs experts comme un espace de rivalité croissante entre les deux puissances. À ce stade, aucune de ces recommandations n’est encore actée : la mise en œuvre du plan dépendra de l’approbation du Congrès, où le sujet suscite déjà des divisions.