En prélude au prochain sommet de New York sur la transformation de l’éducation, un pré-sommet a été organisé à Paris du 28 au 30 juin dernier. Le Bénin représenté par le ministre des Enseignements maternel et primaire, Salimane Karimou, a dévoilé ses nouveaux engagements pour la transformation de l’Education.
Par Ariel GBAGUIDI
Tirer parti de l’évolution des discussions sur la transformation de l’Education, élaborer le contenu initial du sommet de New York et créer une dynamique en amont du sommet. C’est l’objectif du pré-sommet des ministres de l’Education des pays membres du Partenariat mondial pour l’Education (Gpe), tenu à Paris.
A l’occasion, chaque nation a présenté les résultats préliminaires de ses consultations et partagé, avec l’assistance, les éléments clés de son engagement à transformer l’Education pour inspirer d’autres Etats à présenter des engagements et actions ambitieux lors du sommet aux Etats-Unis. C’est ainsi que le Bénin a exposé ces résultats et réaffirmé son engagement pour la transformation de l’école.
« Il ressort des consultations menées qu’en dépit des résultats encourageants de la politique mise en œuvre depuis quelques années en faveur du secteur éducatif (…), la situation demeure préoccupante, avec la faiblesse du taux d’achèvement des apprenants à tous les niveaux, le déséquilibre persistant entre les filles et les garçons, les disparités au niveau des régions du pays et l’inefficacité externe du système »,
énumère le ministre béninois des Enseignements maternel et primaire Salimane Karimou. La situation, dit-il, appelle alors à plus d’engagement de la part de l’Etat, avec l’élaboration et la mise en œuvre d’actions transformatrices. C’est d’ailleurs pour cette raison que le gouvernement du Bénin s’engage à mettre en œuvre plusieurs actions en étroite collaboration avec toutes les parties prenantes.
« Renforcer la mise en place et le fonctionnement d’écoles inclusives, équitables, sûres et saines ; améliorer la qualité des apprentissages tout au long de la vie, garantissant le développement des compétences pour l’emploi et l’entrepreneuriat, le travail et le développement durable ; intégrer le numérique dans l’offre éducative et la promotion de son utilisation dans la formation des enseignants », dévoile le chef de la délégation béninoise au pré-sommet. Il souligne aussi l’importance de rendre disponibles, en nombre suffisant, les enseignants, formateurs, encadreurs et éducateurs qualifiés, compétents, motivés, conscients de leur mission sociale pour tous, y compris les enseignants à besoins spécifiques. Salimane Karimou met aussi un accent sur la nécessité d’élaborer et mettre en œuvre un mécanisme de financements innovants et utiliser de façon optimale les ressources intérieures pour le financement du secteur de l’Education.
« Le Bénin souhaite que les recommandations du pré-sommet puissent déboucher sur des décisions concrètes au sommet de New York, qui garantissent le droit à l’éducation et en assurant la qualité et l’utilité de façon durable », conclut le chef de la délégation béninoise.
Engagements collectifs
Au terme des assises, le collectif des pays membres du Gpe s’est résolument engagé à « mobiliser une action transformatrice pour faire face à la crise sans précédent de l’apprentissage qui menace l’avenir des enfants à travers le monde ». Concrètement, ils affirment leur détermination à, entre autres, transformer l’éducation en mobilisant la volonté politique aux plus hauts niveaux locaux, nationaux et internationaux pour des financements de l’éducation accrus, améliorés et innovateurs. Ils s’engagent aussi à intégrer l’égalité des genres dans les politiques éducatives et priorités de planification et de mise en œuvre, conformément au manifeste de Freetown.
Les pays membres de la Gpe ont, en outre, profité de ce pré-sommet pour lancer un appel à la communauté internationale. Le collectif recommande, en effet, d’améliorer l’efficacité, l’harmonisation et l’alignement de l’aide sur les priorités et systèmes nationaux et des engagements à la transformation, afin de s’attaquer aux principaux obstacles qui freinent les progrès en matière d’éducation. Il suggère aussi de mobiliser davantage de ressources pour l’éducation afin de favoriser l’élargissement de la marge de manœuvre budgétaire dont disposent les pays pour investir dans l’éducation, notamment par des initiatives de réduction de la dette…, pour ne citer que ces recommandations.
Le pré-sommet s’est achevé, vendredi dernier, et rendez-vous est pris en septembre 2022 pour le sommet de New York convoqué par le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres.