Egypte (Le Caire). Photo shady shaker-Pixabay
Avec ses paysages variés, son patrimoine millénaire et une offre touristique en constante évolution, l’Afrique du Nord continue de se positionner comme l’un des pôles majeurs du tourisme mondial. Entre plages méditerranéennes, villes impériales, sites archéologiques classés et désert du Sahara, la région attire aussi bien les voyageurs en quête de découvertes culturelles que les amateurs de farniente. Au fil des années, les trois géants du tourisme nord-africain — Maroc, Égypte et Tunisie — ont adapté leur stratégie pour répondre aux nouveaux standards du secteur. Les premiers chiffres de 2025 confirment cette dynamique, avec des niveaux de fréquentation en hausse malgré un contexte économique parfois contraignant.
Le Maroc confirme son statut de leader régional
Fort d’un record de 17,4 millions de visiteurs enregistré en 2024, le Maroc maintient sa trajectoire ascendante. Au premier trimestre 2025, le pays a accueilli quatre millions de touristes, soit une progression notable de 22 % par rapport à la même période de l’année précédente. Ces chiffres traduisent une attractivité constante, même en dehors des périodes traditionnelles de haute saison. Malgré le ramadan ou les mois d’hiver généralement plus calmes, les visiteurs continuent d’affluer dans les principales destinations marocaines, preuve d’une stratégie d’accueil mieux adaptée à une fréquentation étalée sur l’année.
Cette croissance s’accompagne également d’une performance économique notable : les recettes touristiques du Royaume ont atteint 2,43 milliards de dollars sur les trois premiers mois, traduisant une meilleure valorisation de l’offre. Cette situation résulte d’un investissement soutenu dans les infrastructures, d’une diversification de l’offre touristique et d’une politique de promotion ciblée sur les marchés européens, africains et asiatiques.
L’Égypte séduit malgré les défis
Avec 3,9 millions de visiteurs enregistrés entre janvier et mars 2025, l’Égypte maintient sa place de deuxième destination touristique nord-africaine. Cette progression de 5 % par rapport à l’an dernier reste significative, même si les recettes exactes ne sont pas encore précisées. L’attraction exercée par les monuments antiques, notamment ceux de la vallée du Nil, combinée à un regain d’intérêt pour les croisières fluviales et les stations balnéaires de la mer Rouge, explique en partie cette tendance.
Si les défis logistiques et économiques restent présents, notamment dans certaines zones moins développées, le pays bénéficie du soutien de partenariats internationaux qui appuient la modernisation de ses structures d’accueil. Par ailleurs, une série de mesures liées à la simplification des visas et à la sécurité des sites touristiques contribue à renforcer la confiance des voyageurs, dont une part croissante provient d’Asie et d’Amérique du Sud.
La Tunisie progresse mais fait face à des tensions tarifaires
En troisième position, la Tunisie a enregistré 2,3 millions d’entrées touristiques entre le 1er janvier et le 20 avril 2025. Cette progression de 8,8 % s’inscrit dans l’objectif gouvernemental d’atteindre les 11 millions de visiteurs sur l’année. Toutefois, ce regain d’activité s’accompagne de préoccupations liées à la hausse des prix. Selon les estimations, le coût des prestations touristiques a augmenté d’environ 30 % en un an, sous l’effet de l’inflation. Hôtels, transports et restauration sont concernés, impactant la compétitivité du pays auprès d’un public sensible aux tarifs.
Cette situation pourrait nuire à la fréquentation en provenance d’Algérie, qui représente traditionnellement plus du tiers des arrivées. Ces touristes, souvent fidèles à la destination pour ses prix abordables, pourraient revoir leurs plans face à cette inflation. Néanmoins, la Tunisie a généré 450 millions de dollars de recettes touristiques sur la période, un chiffre en amélioration, mais qui reste loin des performances de ses voisins.
Trois trajectoires, un enjeu commun
Au-delà des différences de rythme ou de structure, le Maroc, l’Égypte et la Tunisie partagent un même objectif : renforcer leur place sur l’échiquier touristique mondial en valorisant leurs atouts spécifiques. Si le Maroc tire son avantage d’un positionnement multisaison, l’Égypte capitalise sur la richesse de son histoire ancienne, et la Tunisie sur la proximité avec l’Europe et son littoral méditerranéen.
L’évolution des chiffres pour le premier trimestre 2025 laisse entrevoir une saison estivale dynamique. Toutefois, les pays devront veiller à l’équilibre entre rentabilité économique et accessibilité pour conserver leur attractivité auprès de clientèles diversifiées. La montée en gamme doit se conjuguer à une offre souple et inclusive pour maintenir cette place stratégique dans le paysage touristique international.
Voici la liste des trois principales destinations touristiques en Afrique du Nord au premier trimestre 2025, avec le nombre de visiteurs enregistrés :
- Maroc : 4 millions de touristes
- Égypte : 3,9 millions de touristes
- Tunisie : 2,3 millions de touristes (entre le 1er janvier et le 20 avril 2025)