Avant même le début effectif de la campagne électorale, le climat politique a brusquement empiré ce vendredi 17 juin au Sénégal. Des heurts ont éclaté à Dakar et en Casamance entre forces de l’ordre et manifestants, alors que la principale coalition d’opposition Yewwi Askan Wi appelait à une mobilisation populaire (non autorisée) contre l’invalidation des candidats titulaires de sa liste nationale. Au moins trois personnes sont mortes, et plusieurs leaders de l’opposition ont été arrêtés, a annoncé Ousmane Sonko vendredi soir. Le député a directement interpellé le président Macky Sall, qu’il accuse de vouloir écarter ses adversaires politiques de la compétition.
De ce scrutin législatif, Macky Sall a dit attendre « une nette victoire ». À un an et demi de l’élection présidentielle, à laquelle il refuse encore de dire s’il compte se présenter, le chef de l’État sénégalais entend quoi qu’il en soit conserver une majorité confortable à l’Assemblée nationale. En 2017, sa coalition, Benno Bokk Yakaar (BBY), avait remporté 125 sièges sur 165, lui ouvrant ainsi une voie royale pour développer son programme.
Macky Sall et ses alliés parviendront-il à se maintenir à un tel niveau à l’issue du scrutin du 31 juillet ? L’enjeu est de taille pour le camp présidentiel, après les résultats mitigés des élections locales du 23 janvier, où il a remporté le plus grand nombre de communes mais a été défait dans les principales villes du pays.
À Lire
Macky Sall : « Mon travail de président est loin d’être achevé »
Pour s’assurer une majorité de députés à l’Assemblée, Macky Sall s’est entouré des poids lourds de son propre parti, ainsi que d’anciens alliés fidèles. Tour d’horizon.