Un grave scandale de cybersécurité secoue actuellement l’administration américaine, impliquant le Département de l’Efficacité Gouvernementale (DOGE) dirigé par Elon Musk. Selon une plainte déposée par Daniel Berulis, technicien informatique au National Labor Relations Board (NLRB), des membres du DOGE auraient obtenu un accès non autorisé aux systèmes informatiques de l’agence, permettant l’exfiltration d’environ 10 gigaoctets de données confidentielles.
Ces informations incluraient des détails sur des activités syndicales, des informations commerciales sensibles et des témoignages privés. La déclaration sous serment de Berulis révèle qu’à partir de mars 2025, les protocoles de journalisation du NLRB ont été modifiés et des tentatives de connexion depuis une adresse IP russe utilisant des identifiants valides ont été détectées, bien que bloquées par les politiques de sécurité géographiques. Les membres de l’équipe du DOGE auraient demandé que leurs activités ne soient pas enregistrées et auraient tenté de brouiller les pistes en désactivant les outils de surveillance, un comportement que plusieurs experts comparent à celui de pirates informatiques.
Des conflits d’intérêts manifestes
Cette situation est d’autant plus préoccupante qu’Elon Musk est actuellement engagé dans une bataille juridique avec le NLRB concernant sa capacité à faire respecter le droit du travail. Les avocats de SpaceX, entreprise dirigée par Musk, ont contesté en novembre la constitutionnalité de la structure du NLRB, après que celle-ci a accusé SpaceX de licenciement illégal d’employés ayant critiqué publiquement leur patron. Les experts craignent que les données potentiellement compromises puissent bénéficier aux entreprises privées ayant des affaires devant l’agence, dont SpaceX.
Le lanceur d’alerte affirme que ses efforts pour alerter l’Agence pour la cybersécurité et la sécurité des infrastructures (CISA) ont été interrompus par ses supérieurs sans explication. Plus inquiétant encore, il aurait reçu une note menaçante scotchée à la porte de son domicile, accompagnée de photographies de lui prises par un drone dans son quartier, selon Andrew Bakaj, son avocat de l’organisation Whistleblower Aid.
Des accusations qui s’étendent à d’autres agences
Ce n’est pas la seule controverse entourant le DOGE. Selon des rapports récents, l’agence dirigée par Musk aurait également réduit les effectifs de la NHTSA, organisme fédéral chargé d’enquêter sur les accidents impliquant les véhicules autonomes, dont ceux de Tesla. Cette décision, qui aurait touché environ 4% du personnel de l’agence, est perçue par les critiques comme un conflit d’intérêts flagrant, alors même que les logiciels Autopilot et Full Self-Driving de Tesla font l’objet d’enquêtes pour défaillances ayant causé des accidents graves.