L’accessibilité d’une importante zone agricole au Benin s’est améliorée grâce à la première phase du projet de réhabilitation de la route Cotonou-Lomé et de facilitation du transport au corridor Abidjan-Lagos. Ce projet soutenu par le Fonds africain de développement a un impact positif sur l’économie locale.
Le désenclavement d’une importante zone de production agricole et halieutique au Bénin est devenu réalité grâce à la première phase du Projet de réhabilitation de la route Cotonou-Lomé et de facilitation du transport au corridor Abidjan-Lagos. Lancé en 2011 et achevé en 2022, ce projet a été financé grâce à un prêt de 63 millions de dollars américains et à un don de 63,35 millions de dollars du Fonds africain de développement, le guichet de prêts à taux concessionnel du Groupe de la Banque.
« Il y a dix ans, il fallait près de deux heures pour parcourir les 76,3 kilomètres entre Pahou et Hillacondji. Mais depuis la fin des travaux de réhabilitation de la voie, le voyage se fait en moins d’une heure. Le trafic s’est désormais beaucoup plus fluidifié sur la section béninoise du corridor Abidjan-Lagos », indique Ismaël Amadou, coordonnateur de la partie béninoise du projet. La fluidité du trafic s’explique notamment par la réalisation de plusieurs infrastructures dont la construction de la route Pahou-Ouidah, longue de 18,75 kilomètres en deux voies, l’aménagement de 110 kilomètres de pistes rurales et la construction de postes de contrôle juxtaposés à la frontière entre le Bénin et le Togo. Réceptionnés en octobre 2021, ces postes de contrôle ont réduit le temps de passage des camions de marchandises à la frontière : 13 heures 50 minutes désormais, contre 24 heures auparavant. Et il n’y a plus qu’un seul barrage routier sur 100 kilomètres, au lieu de 7 par le passé.
Au Bénin, le projet couvre quatre communes du Sud et du Sud-Ouest à savoir : Ouidah, Kpomassè, Comè et Grand-Popo. Il s’agit d’une région essentiellement rurale, où 80% de la population pratique l’agriculture et la pêche. La région fournit 15 % des produits vivriers du Bénin, avec une prépondérance du manioc, des tomates et de l’ananas. Avant le projet, la productivité agricole et halieutique était freinée par l’absence de moyens de production et de transformation appropriés et par l’accès compliqué aux zones de production et aux marchés, faute d’infrastructures routières adéquates. Mais, depuis la réalisation de la route, l’accessibilité de la zone s’est améliorée, avec un impact positif sur l’économie locale, la sécurité des transports et la réduction de la pauvreté.
« Plusieurs groupements de femmes ont bénéficié d’un appui pour acquérir des équipements de transformation de produits agricoles. Les écoles situées le long de la route ont bénéficié de la construction de clôture et de latrines et les localités traversées ont bénéficié de forages d’eau. Tout cela contribue à améliorer les conditions de vie des populations », souligne Ismaël Amadou. La mise en œuvre du projet s’est accompagnée du curage des caniveaux et de la plantation d’arbres pour limiter les risques d’inondation et servir de puits de carbone ■