En choisissant de sauver leur vie dans une guerre sans fin où les civils y laissent de plus en plus leur peau, huit militaires des forces armées congolaises ont été condamnés à mort pour « lâcheté ».
La sentence rendue publique vendredi 03 mai 2024, a été prononcée par un tribunal militaire à Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo, où la rébellion du M23 progresse.
D’après les nouvelles de Rfi, l’accusation avait requis la peine de mort contre les onze militaires jugés dans la même affaire, mais le tribunal a acquitté trois soldats du rang, considérant que les faits retenus contre eux étaient « non établis ».
Par contre, la défense dans son rôle a assuré que ces hommes n’ont « jamais fui devant l’ennemi, ni abandonné leur position, au contraire ». Mais le tribunal a jugé que les infractions retenues contre huit d’entre eux, étaient établies « en fait et en droit ».
Selon les nouvelles, tous étaient sur le front des combats contre la rébellion du M23 (« Mouvement du 23 mars ») qui, avec le soutien d’unités de l’armée du Rwanda voisin, s’est emparée depuis deux ans de larges pans de territoire de la province du Nord-Kivu, dont Goma est le chef-lieu.
S’agissant de la question de la peine de mort et de son abolition partout dans le monde, le président congolais Félix Tshisekedi avait été interrogé sur les faits par la télévision allemande Deutsche Welle fin avril. C’était en raison des inquiétudes du Haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, sur les exagérations commises dans le pays. Il avait déclaré que la RDC avait pris cette décision pour « dissuader » les complices du Rwanda. « S’ils s’entêtent, la peine de mort s’appliquera à eux », a-t-il assuré.
Des menaces qui ne sont en rien comparables à la mise en déroute et très fréquent de l’armée congolaise et de ses milices supplétives face à la progression du M23. Une situation qui germe chez les autorités, des soupçons d’infiltration des forces de sécurité.
Il faut dire que depuis l’avènement de cette rébellion, de nombreux militaires, y compris des officiers supérieurs des FARDC (Forces armées de la RDC), mais également des députés, des sénateurs et des personnalités du monde économique dans l’Est de la RDC, ont été arrêtés et accusés de « complicité avec l’ennemi ».