Quand une star est fan d’une autre star, la mise en abîme peut donner le tournis. Le 29 mai, sur les réseaux sociaux, le chanteur ivoirien DJ Kerozen réaffirmait son admiration pour Cristiano Ronaldo en exhibant, comme une groupie, un maillot du club Al Nassr dédicacé par le quintuple Ballon d’Or. Merchandising plus impersonnel qu’il y paraît ? Le porte-drapeau du coupé-décalé affirme en tout cas que le club saoudien a joint une « invitation » à la « relique ». Et le rappeur de préciser que le footballeur portugais n’avait fait que « liker la photo de [l’artiste nigériano-américain] Davido », avant de conclure : « Je n’en reviens pas. Dieu n’a pas fini de travailler. »
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Le 31 mai, c’est encore un artiste qui s’engouffre dans la brèche virale ambiante. L’Ivoirien Elow’n exprime la gêne que lui inspire l’euphorie de son compatriote, en promettant : « Je vais brûler ce maillot, et on aura la paix dans ce pays. »
Ébloui, lui, par sa propre fan-attitude ou conscient du potentiel de ce buzz, Kerozen prend la route de l’Arabie saoudite, affirmant qu’une rencontre avec son idole est au programme. Mais le rendez-vous n’était pas si formel, si l’on en croit la presse people qui relate, début juin, que l’Ivoirien n’a pu que constater l’absence de Ronaldo, en voyage à Singapour pour des raisons non sportives.
« Empreinte indélébile »
Après quelques jours d’attente, Kerozen poste une photo de lui-même et du footballeur prise dans un cadre manifestement improvisé – Ronaldo porte un sac à dos dans un espace qui ressemble à un hall –, avec le commentaire Un enfant de Dieu ne peut jamais échouer. »
Et DJ Kerozen entend bien tirer davantage encore le fil du buzz. Le 8 juin, sur sa page Facebook, il annonce avoir décidé de vendre aux enchères ses propres vêtements et chaussures, car Cristiano Ronaldo les aurait touchés lors de leur rencontre. Argumentant que ces pièces portent désormais « l’empreinte indélébile » de la star du football, l’auteur du single Le Temps assure qu’un « riche Indien » lui a déjà proposé une « coquette somme » pour les acquérir.
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Si les maillots historiques des footballeurs ont toujours fait l’objet de transactions, l’ère des réseaux sociaux a déployé le commerce d’objets ayant appartenu à des personnalités plus ou moins célèbres. Pour prévenir les accusations de fétichisme et de cupidité, Kerozen a déjà précisé que les fonds récoltés par sa vente aux enchères seraient versés à plusieurs associations caritatives comme la Fondation Kerozen et Children of Africa. Il a également fait vibrer la corde sensible du panafricanisme, en exprimant son souhait que ces habits « restent en terre africaine ».