Le projet d’investissement pour la résilience des zones côtières en Afrique de l’Ouest (Waca Resip) entre dans sa phase active. Les ministres béninois et togolais en charge de l’Environnement ont annoncé, le 15 juillet 2022, le démarrage imminent de la construction des ouvrages.
L’attente ne saurait durer encore longtemps. Les travaux transfrontaliers de protection de la côte entre le Bénin et le Togo vont enfin démarrer. «Les travaux de défense vont commencer. La procédure d’indemnisation a été lancée. Ce qui veut dire que l’entreprise s’installe. La mission de contrôle aussi. Bientôt, les choses sérieuses vont démarrer», a annoncé José Tonato, ministre du Cadre de vie et du Développement durable, le 15 juillet 2022 en marge de la 8e réunion du Comité régional de pilotage (Crp) dudit projet à Cotonou. Le Crp est en effet un cadre d’échanges et de concertation, de prise de décision et d’orientation des actions prévues. Ces assises tenues, les 15 et 16 juillet derniers, avec la participation des pays bénéficiaires, ont permis de faire le point de la mise en œuvre des décisions, d’évaluer les niveaux d’avancement des composantes nationales et régionales et d’approuver le rapport d’avancement du 1er semestre 2022. Et au regard des points faits par les ministres béninois et togolais en charge de l’Environnement, les populations peuvent espérer le démarrage des travaux. « Je crois que nous sommes enfin arrivés, si Dieu le veut, à la dernière phase qui verra la construction des épis au niveau des côtes, du Togo et du Bénin, sans oublier les autres pays qui font partie du projet Waca. Il y a longtemps que nos populations entendent parler de ce projet. Mais nous sommes là aujourd’hui pour aborder la phase pratique. Cette réunion est décisive », a reconnu le ministre togolais de l’Environnement et des Ressources forestières, Katari Foli-Bazi.
Bilan et perspectives
Plusieurs progrès ont été notés à la revue à mi-parcours de la première phase du projet. Il s’agit, entre autres, du renforcement de la collaboration entre les niveaux régional et national d’une part, et entre les institutions régionales et internationales d’autre part. La mobilisation des fonds de contrepartie sur les budgets nationaux semble marquer le pas dans presque tous les pays. Mais des défis subsistent à ce niveau encore. « Au regard des perspectives nouvelles qui se dessinent pour la deuxième phase, libérer les contreparties demeure un gage pour l’engagement des pays. C’est aussi un puissant moyen de négociation auprès des partenaires techniques et financiers pour une mobilisation accrue des ressources », a déclaré Yawovi Batchassi, représentant résident de la Commission de l’Uemoa. Les progrès notés témoignent, selon le ministre José Tonato, de ce que se mobiliser contre l’érosion, c’est renforcer la capacité à construire une économie bleue plus résiliente en sauvegardant nos habitats et en développant des activités économiques qui vont avec. «Il n’y a pas de frontière quand on parle d’érosion côtière. La meilleure approche pour faire face à ce phénomène, c’est l’approche régionale. Nous avons essayé des approches nationales et nous savons clairement ce que cela nous a coûté. Maintenant, nous avons joué nos partitions pour que nos populations voient que les quatre années de préparation n’ont pas été vaines », a-t-il fait savoir. Financé par la Banque mondiale, ce projet régional multi-pays va donc améliorer la gestion des risques naturels et anthropiques communs, en intégrant le changement climatique, affectant les communautés côtières. Cette huitième session a connu la participation de trois nouveaux pays à savoir la Gambie, le Ghana et la Guinée-Bissau qui ont adhéré au projet aux côtés des six pays membres.