La semaine de promotion sur l’éducation à la santé sexuelle et les services de santé de reproduction au profit des adolescents et jeunes étudiants dans les universités publiques a été bouclée, vendredi 24 juin dernier, sur le campus d’Abomey-Calavi. Elle a permis aux étudiants de se doter de connaissances et compétences pouvant les rendre aptes à une sexualité responsable.
Par Isidore GOZO
Les adolescents et jeunes étudiants de l’Université d’Abomey-Calavi en savent davantage sur la question de la sexualité et les services de santé de reproduction. C’est grâce à l’initiative dénommée ‘’La semaine de promotion sur l’éducation à la santé sexuelle et les services de santé de reproduction’’, mise en œuvre par le comité de pilotage du programme sectoriel de lutte contre le Sida, le paludisme, les hépatites, les Ist et les épidémies en milieu du travail. Cette initiative s’est raalisée en collaboration avec l’Association béninoise pour la promotion de la famille (Abpf) et d’autres partenaires stratégiques. A la cérémonie de clôture, vendredi 24 juin dernier, les étudiants ont suivi plusieurs communications ayant trait à la santé sexuelle et la reproduction de même que sur le phénomène du harcèlement sexuel en milieu universitaire.
Martin Ogunssan, coordonnateur du Programme de lutte contre le Sida, le paludisme, les hépatites, les Ist et les épidémies en milieu du travail, a fait observer que, de plus en plus, il est constaté l’affluence des mineurs dans les universités. Quinze mille étudiants et étudiantes des universités publiques aujourd’hui ont moins de 18 ans alors qu’ils devraient être au collège et être accompagnés en matière de santé sexuelle et de reproduction. Sur les quinze mille étudiants, le comité a pu impacter en 2021, 1 000 dans l’ensemble des universités publiques. Martin Ogunssan a aussi évoqué le phénomène du harcèlement sexuel qui, selon lui, est devenu une gangrène dans les universités.
Cultiver les valeurs morales
Concernant le phénomène du harcèlement sexuel en milieu universitaire, Huguette Bokpè Gnacadja, secrétaire exécutive de l’Institut national de la femme (Inf), a indiqué qu’il s’agit d’un fléau à combattre. « Nous sommes dans la dynamique de l’encouragement à l’éducation de la jeune fille », a-t-elle révélé. Selon elle, les enseignants sont des personnes qui ont la charge, au-delà du savoir qu’ils transmettent, d’enseigner les valeurs morales et les principes d’éthique aux étudiantes.
« Nous sommes donc appelés à sensibiliser et à faire en sorte que tout le monde connaisse la loi afin que ce phénomène du harcèlement soit éradiqué », a-t-elle précisé.
La priorité du gouvernement, c’est les jeunes. Eléonore Yayi Ladékan, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et présidente du Comité de pilotage du programme sectoriel de lutte contre le Sida, le paludisme, les hépatites, les Ist et les épidémies en milieu du travail, l’a souligné dans ses propos. Après avoir salué tous les acteurs pour leur contribution à cette initiative, elle a noté que la jeunesse constitue une couche importante à qui la possibilité doit être donnée de mieux conduire les affaires de la cité à son tour. « Lorsqu’on a 18 ans et plus, on est déjà mature. Mais puisque nos universités accueillent également des moins de 18 ans, nous sommes obligés de faire en sorte que ceux-là ne soient pas des proies faciles », lance-t-elle.
Eléonore Yayi Ladékan est revenue sur l’importance de l’Institut national de la femme. Selon elle, cet institut est la démonstration de la volonté politique d’aller jusqu’au bout de la lutte contre le harcèlement sexuel. « C’est un institut qui se met en place et qui va investir tous les campus universitaires et les milieux scolaires et partout où ce phénomène persiste pour permettre aux jeunes de pouvoir travailler dans la sérénité », a-t-elle expliqué. Tout en rappelant les différentes mesures prises par son département ministériel pour sanctionner les auteurs de harcèlement, elle rappelle aux étudiantes qu’elles disposent désormais de tous les moyens pour s’exprimer et dénoncer les harceleurs. Mais elle les a invitées également à se prendre au sérieux et à éviter de tomber dans la facilité.