Un progrès vient d’être réalisé dans la connaissance des cultivars de bananiers locaux au Bénin. Au Laboratoire de Génétique, Horticulture et Sciences des Semences (Gbios) de l’Uac, le génome de ces variétés est désormais établi.
es perspectives sont bonnes pour la production de bananes au Bénin. Les résultats d’une étude menée récemment à l’Université d’Abomey-Calavi ouvrent la voie à une approche de sélection génomique pour les cultivars locaux de bananiers. En effet, les travaux menés par Luther Fort Mbo Nkoulou et publiés dans la revue internationale ScienceDirect, Volume 859, du 5 avril 2023, ont permis de comprendre les variations phénotypiques et génétiques des accessions de bananier en cas de stress hydrique. « La corrélation positive observée entre les variables de croissance et de rendement montre qu’il est possible de sélectionner des accessions de bananier avec une bonne croissance et un rendement élevé », déclare Luther Fort Mbo Nkoulou, un des auteurs de la publication scientifique.
Les bananiers, ces herbes géantes, sont très importants dans toutes les zones intertropicales où ils sont cultivés. Au Bénin, les fruits sont parmi les plus produits, consommés et commercialisés. Cependant, le manque d’eau dans le sol reste une menace majeure qui affecte la croissance et le rendement de la plante. Pour faire face à cette pénurie d’eau, on procède souvent à la création de variétés résistantes au travers de cycles de sélection pouvant durer plus de 15 ans.
Un grand pas
Selon les auteurs, même si la science a permis d’obtenir des variétés cultivées, d’autres défis subsistent, notamment le coût du phénotypage, la complexité du génome polyploïde du bananier et la variabilité génétique limitée. Que ce soit pour les variétés « Gbakokoué », « Dankokoué », « Planta », « Aloga », « Kpahissi » ou « Sotoumon », le génome des cultivars locaux des bananiers et plantains du Bénin est désormais connu. L’établissement du génome des bananiers locaux est un moyen de sélection variétale, selon le professeur Enoch Achigan-Dako, directeur du Laboratoire de Génétique, Horticulture et Sciences des Semences (Gbios).
L’étude, intitulée “Analyse de la diversité génétique et de la variation agronomique des sous-populations de bananiers pour la sélection génomique sous stress hydrique au sud du Bénin » marque un grand pas. Elle permettra ainsi d’utiliser la sélection génomique (Gs) comme outil d’amélioration des bananiers triploïdes face à la sécheresse. Puisque les travaux rendent compte ainsi du statut génomique des bananes dessert, bananes plantain et bananes à cuire de la collection du Bénin ■