La Maison d’Arrêt et de Correction de Bouaké a été secouée par des mouvements inhabituels les 6 et 7 avril derniers. Ces événements qui ont fait un mort et plusieurs blessés, sont sous-tendus par une tentative d’évasion de plusieurs détenus.
Tout est parti d’un contrôle mis en place par l’administration pénitentiaire. Depuis plusieurs semaines, les autorités ont intensifié le contrôle des visiteurs ainsi que l’inspection des colis destinés aux détenus. L’objectif : freiner l’entrée de drogues et substances psychotropes dans l’enceinte carcérale.
Dans un communiqué officiel, le procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Bouaké a confirmé cette politique de tolérance zéro. Les premiers résultats ne se sont pas fait attendre : plusieurs saisies ont été opérées, dont la plus récente, le 2 avril, a permis d’intercepter 60 comprimés de Tramadol, une drogue connue localement sous le nom de « Kadhafi ».
Mais cette pression sur les trafics internes a provoqué des remous parmi les détenus. Le dimanche 6 avril, un groupe de onze prisonniers a violemment attaqué des codétenus qu’ils soupçonnaient de collaborer avec l’administration. Deux détenus ont été blessés au cours de l’altercation.
Le lendemain matin, lundi 7 avril, la tension est montée d’un cran. Une tentative d’évasion a été organisée par un groupe de détenus. Mais grâce à l’intervention rapide de la Gendarmerie nationale et de la Police, elle a pu être évitée. Toutefois, la riposte a donné lieu à une bousculade meurtrière.
Un détenu a perdu la vie lors de ces échauffourées entre détenus et forces de l’ordre. Le médecin légiste a confirmé un mort par asphyxie. Trois autres personnes ont été blessées : deux agents pénitentiaires et un autre détenu. Le calme a finalement été rétabli dans l’établissement.
Face à la gravité des événements, une enquête judiciaire a été immédiatement ouverte pour connaître les tenants et les aboutissants de l’émeute à l’intérieur de cette prison.