Denis Mukwege, à Paris, le 13 décembre 2022. © Vincent FOURNIER/JA
Publié le 8 novembre 2023
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La dernière fois que Jeune Afrique avait rencontré Denis Mukwege, c’était en décembre 2022 dans la suite d’un hôtel du centre de Paris. À l’époque, le Prix Nobel de la paix 2018 s’était refusé à évoquer ses ambitions politiques. Dix mois plus tard, c’est dans la peau d’un candidat à la magistrature suprême qu’il nous a reçu fin octobre, cette fois-ci à Kinshasa. Le 2 octobre, le célèbre gynécologue congolais s’est en effet décidé à sauter le pas. « Demain sera tard. J’y vais maintenant ! », a-t-il lancé, officialisant ainsi, devant une foule de partisans rassemblée à l’église Fatima, sa candidature à l’élection présidentielle prévue le 20 décembre.
Une décision difficile
Changement de statut, nouveau décor. En cet après-midi d’octobre, le siège de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) fait figure de havre de paix au cœur d’une Gombe suffocante. Le candidat y loue des bureaux. Une pièce exiguë aux allures de salle de classe. Une nappe fleurie sur laquelle il balade soigneusement ses mains. D’épais rideaux beiges. Avec son costume bleu azur et l’élégant cache-col qu’il ajuste délicatement, Denis Mukwege détonne.