Publié le 27 avril 2025
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L’ancien président et opposant ivoirien Laurent Gbagbo a lancé samedi 26 avril à Abidjan le mot d’ordre « Trop, c’est trop » dans un pays « fracturé en deux » entre les « opprimés » et les « privilégiés ». « Nous devons réunir tous ceux qui ont quelque chose à déplorer. La vie est trop chère pour toi ? Nous t’ouvrons les portes. Trop, c’est trop », a-t-il lancé devant plusieurs centaines de cadres et militants au siège de son parti.
Selon lui, cela doit être une « protestation multiforme et permanente » dans un pays qui connaît depuis une décennie une croissance économique de plus de 6 % mais avec une inflation qui s’établissait l’an dernier à 3,5 % et des inégalités qui se creusent. « Il faut donner la parole à tous ceux qui veulent se plaindre de tous les méfaits de la politique » menée par les autorités. « On ne peut pas continuer comme cela, dans la gadoue, les pieds dans la gadoue, toujours dans la gadoue. Ce n’est pas possible », a insisté l’ancien chef de l’État.
Nouvel appel à réintégrer Gbagbo sur la liste électorale
Le comité central de son parti, le Parti des peuples africain – Côte d’Ivoire (PPA-CI), réuni samedi, a ensuite appelé dans un communiqué les militants à « aller à la rencontre de ceux que la précarité écrase chaque jour davantage ». Il a appelé à une « évaluation » de la campagne « Trop, c’est trop » la « première quinzaine de juin ». Passé ce délai », le parti de Laurent Gbagbo « se réserve le droit d’un nouveau palier dans la lutte ».
Laurent Gbagbo, 79 ans, s’est montré plusieurs fois déterminé à participer à l’élection présidentielle d’octobre, malgré son inéligibilité. L’ancien président avait écopé de 20 ans de prison pour des faits liés à la crise post-électorale de 2010-2011. Il a été acquitté par la justice internationale et a pu rentrer en Côte d’Ivoire, mais faute d’amnistie du président Alassane Ouattara après sa condamnation ivoirienne, il ne peut pas être réinscrit sur la liste électorale.
Le parti a réitéré son appel pour le réintégrer sur la liste, mettre en place un « nouvel organe électoral consensuel » et a demandé un audit de la liste électorale, dont la version définitive doit être publiée le 20 juin.
« On doit soutenir nos amis du PDCI »
Concernant le principal parti d’opposition, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), dont le candidat déclaré à la présidentielle Tidjane Thiam, vient d’être radié de la liste électorale, il a promis un « soutien » mais « en n’espérant rien en retour ».
« Nos amis du PDCI discutent, se disputent mais c’est leur problème intérieur. On doit les soutenir pour qu’ils ne disparaissent pas », a-t-il ajouté, sans jamais prononcer le nom de Tidjane Thiam. Mardi, un tribunal d’Abidjan a radié ce dernier de la liste électorale, estimant qu’il avait perdu sa nationalité ivoirienne lors de son inscription sur cette liste en 2022. La décision n’est susceptible d’aucun recours et ferme donc la porte à sa candidature. Né en Côte d’Ivoire, il avait obtenu la nationalité française en 1987 et y avait renoncé en mars afin de se présenter à la présidentielle, un scrutin pour lequel un candidat ne peut être binational.
(Avec AFP)
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