Au cours d’une conférence de presse de près de trois heures organisée à Abidjan ce 22 août, l’ancien chef de l’État ivoirien Laurent Gbagbo a affirmé que redevenir président n’était « plus une obsession », tout en laissant la porte ouverte à une candidature à la prochaine élection présidentielle en 2025. « J’ai voulu être président, je l’ai été […] mais ce n’est plus une obsession », a-t-il déclaré.
« Si mes camarades estiment qu’il n’y a pas mieux que moi pour les échéances à venir, alors on se mettra en route pour travailler », a-t-il ajouté. Pour l’heure, Laurent Gbagbo est radié des listes électorales et ne pourra pas voter aux élections locales du 2 septembre.
« Je souhaite que Bazoum soit libéré »
Acquitté par la justice internationale de crimes contre l’humanité commis lors de la crise postélectorale de 2010-2011, il reste sous le coup d’une condamnation à 20 ans de prison en Côte d’Ivoire pour le « braquage » de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) en 2011. Cette condamnation, prononcée en 2018 alors qu’il était emprisonné à La Haye, avait entraîné la déchéance de ses droits civiques et politiques et donc sa radiation des listes électorales.
Il a de nouveau dénoncé une « injustice », répétant qu’il n’était « pas un voleur » ni « un braqueur ». Il assure qu’il combattra cette décision après le scrutin de septembre.
Également interrogé sur la situation au Niger, Laurent Gbagbo s’est prononcé contre une éventuelle intervention militaire de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) pour y rétablir l’ordre constitutionnel. « Je souhaite que Bazoum soit libéré, mais je ne souhaite pas que cette guerre ait lieu. Ce serait la guerre la plus idiote », a-t-il dit, appelant la Cedeao à combattre plutôt « les terroristes » qui sévissent au Sahel.
(Avec AFP)