Au Niger, la langue française est désormais reléguée au second plan. Elle sera exploitée comme langue de travail, mais ne détient plus le statut de langue officielle du pays. C’est du moins, l’une des décisions fortes contenue dans la charte de la refondation, un document promulgué la semaine dernière par le Général Tiani, faisant office de nouvelle Constitution et qui rassemble les clauses issues des assises nationales de février.
Ainsi, c’est le Haoussa, l’une des onze langues parlées dans le pays, qui devient la langue nationale. Selon les informations, cette langue est parlée sur l’ensemble du territoire national et est comprise par une grande majorité de la population. De facto, il n’existera plus de langue officielle.
À noter que dans la Constitution précédente, les langues de toutes les communautés du Niger avaient, « en toute égalité », le statut de langues nationales. Et le français, parlée par 13% de la population, était reconnue comme la langue officielle.
Les nouveaux changements interviennent dans un contexte de brouille entre Niamey et Paris. Le mois dernier, le Niger a quitté l’Organisation internationale de la Francophonie, et rebaptisé récemment plusieurs rues de la capitale qui portaient des noms de Français.
Dans le pays, la suspension du français comme langue officielle, nourrit déjà la polémique. Certains se demandent si ces changements auront des impacts concerts. Pendant ce temps, d’autres s’inquiètent d’une hiérarchisation des langues du pays et d’un risque de communautarisme.