Le 30 septembre 2022, Ibrahim Traoré accède au pouvoir au Burkina Faso à la suite d’un coup d’État militaire. Sa prise de fonction intervient dans un contexte où les gouvernements précédents, notamment ceux de Roch Marc Christian Kaboré puis du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, n’ont pas su enrayer la progression des groupes armés, ni rétablir la confiance au sein de la population. En promettant de restaurer l’intégrité territoriale, de redonner au pays la maîtrise de ses ressources minières et de réaffirmer sa souveraineté, le capitaine Traoré a redéfini les priorités nationales. Cette orientation lui vaut aujourd’hui un soutien populaire sans précédent.
Une mobilisation nationale et internationale face aux accusations américaines
Ce soutien ne s’exprime plus seulement à travers les manifestations organisées à Ouagadougou ou à Bobo-Dioulasso, mais aussi via une mobilisation numérique et culturelle qui dépasse les frontières. Depuis les déclarations du général américain Michael Langley, commandant de l’US AFRICOM, accusant début avril le président burkinabè de détournement de fonds issus de l’or, des dizaines de vidéos de soutien ont été relayées sur les réseaux sociaux. L’artiste haïtien Wyclef Jean a été vu portant un t-shirt à l’effigie du capitaine Traoré, le leader de l’opposition sud-africaine Julius Malema a également apporté un soutien marqué tandis que de nombreux internautes burkinabè, africains et occidentaux ont exprimé leur solidarité avec le chef de l’État. Pour beaucoup, ces accusations sont perçues comme une tentative de déstabilisation visant un dirigeant qui symbolise un tournant pour son pays.
Au Burkina Faso, les propos du général Langley ont suscité une réponse ferme de la part des autorités. Le Premier ministre Jean Emmanuel Ouédraogo, prenant la parole devant une foule rassemblée place de la Révolution, a réaffirmé la « détermination » et la « sérénité » du capitaine Traoré. Le rassemblement a réuni plusieurs artistes burkinabè, dont Floby et Dez Altino, ainsi que des citoyens arborant les drapeaux du Burkina Faso, du Mali, du Niger et de l’Alliance des États du Sahel. Des pancartes dénonçant l’ingérence étrangère et qualifiant l’AFRICOM de « structure terroriste » ont également été brandies.
Ressources minières : un levier de souveraineté
Les soutiens au président Traoré évoquent aussi les réformes entreprises dans le secteur minier comme preuve de son engagement pour l’intérêt général. Le nouveau code minier, adopté en juillet 2024, renforce la présence de l’État dans l’exploitation des ressources et introduit des mesures en faveur des entreprises locales. La mise en place d’une raffinerie d’or, la constitution de réserves stratégiques et l’augmentation des parts publiques dans les sociétés minières sont autant d’initiatives saluées par des membres de la société civile comme Jonas Hien de l’ORCADE, qui réfute les accusations portées contre le président.
Ce recentrage sur la souveraineté économique, fondé sur la valorisation des ressources naturelles, répond à une demande ancienne de la population. Pendant des décennies, le Burkina Faso a appliqué des textes hérités de l’époque coloniale, facilitant une exploitation largement orientée vers des intérêts extérieurs. En rupture avec ce modèle, les réformes actuelles visent à rendre l’exploitation minière bénéfique à la population burkinabè, notamment en finançant l’industrialisation et en créant des emplois. Les partisans du président considèrent cette dynamique comme un tournant décisif, à protéger face à toute tentative de remise en cause.
Pour de nombreux Burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré incarne désormais non seulement un espoir national, mais aussi une figure de résistance pour toute une génération africaine.
What an emotion to see the entire Black African community unite to protect one of our leaders and president, Captain Ibrahim Traoré. What a pleasure to finally see that consciousness is awakening!
pic.twitter.com/QrTeEsF0cD— 𝐇𝐢𝐬𝐭𝐨𝐢𝐫𝐞𝐬 𝐝’𝐀𝐟𝐫𝐢𝐪𝐮𝐞 ♤ (@Silboyofficiell)
April 28, 2025
People are standing with, Captain Ibrahim Traore, President of Burkina Faso
pic.twitter.com/ByQzMutoNE— Afrika Stories (@Afrika_Stories)
April 25, 2025