Le conflit en Ukraine, déclenché en février 2022, continue de marquer profondément le paysage géopolitique mondial. Opposant la Russie à l’Ukraine, il s’inscrit dans un contexte tendu de rivalités stratégiques et d’enjeux territoriaux. Depuis plus de deux ans, les combats ont causé des pertes humaines considérables et provoqué d’importants déplacements de populations. Ce conflit de haute intensité, alimenté par des intérêts divergents et des soutiens internationaux, s’est transformé en une guerre d’usure, bouleversant les équilibres régionaux et suscitant des réactions contrastées à l’échelle internationale.
Alors que certaines puissances occidentales évoquent la possibilité d’un soutien militaire accru à Kiev, Moscou intensifie ses avertissements. Le secrétaire du Conseil de sécurité russe, Sergueï Choïgou, a exprimé de vives préoccupations à propos d’une éventuelle présence militaire occidentale sur des territoires que la Russie considère comme relevant de son héritage historique. Une telle initiative, selon lui, risquerait de provoquer un affrontement direct entre l’OTAN et la Russie, avec le spectre d’un conflit global à la clé.
Interrogé par l’agence de presse Tass, Sergueï Choïgou, qui a dirigé le ministère de la Défense russe durant plus d’une décennie, a réaffirmé la position de Moscou quant à l’usage possible de l’arme nucléaire. Cette option, dit-il, reste envisageable en cas d’agression contre la Russie ou son alliée, la Biélorussie, même si cette attaque ne mobilisait que des moyens conventionnels. Il insiste également sur la nécessité pour la Russie de répondre par des mesures qu’il qualifie de « symétriques et asymétriques » à toute action perçue comme une menace à son intégrité territoriale.
Ces déclarations surviennent dans un contexte où des discussions sur le déploiement éventuel de « forces de réassurance » en Ukraine se poursuivent en Europe. Emmanuel Macron, président français, a évoqué l’idée d’une présence militaire ciblée dans des zones stratégiques, dans une logique de dissuasion. Le Royaume-Uni s’est montré favorable à cette initiative, bien que ces forces ne soient ni conçues comme des troupes de maintien de la paix, ni destinées à engager directement les combats.
Parallèlement à cette position ferme, Choïgou alerte sur le fait que tout État fournissant un appui logistique ou territorial à une opération dirigée contre la Russie pourrait lui aussi être considéré comme une cible légitime. La posture nucléaire russe, selon ses mots, vise les États ou alliances militaires qui disposent de capacités offensives notables ou d’armes de destruction massive, et qui considèrent la Russie comme une menace.
Ces signaux, lancés par les plus hauts responsables sécuritaires russes, traduisent une volonté de décourager toute intervention étrangère plus directe dans le conflit ukrainien. Ils illustrent aussi l’ampleur des tensions entre Moscou et les capitales occidentales, à l’heure où l’issue de cette guerre reste incertaine et potentiellement lourde de conséquences pour la stabilité internationale.