Le décès de Me Edgar-Yves Monnou, tôt dans la matinée du samedi 5 avril 2025, a provoqué une onde de choc au sein de l’opinion publique béninoise. Âgé de 72 ans, l’avocat inscrit aux barreaux du Bénin et de France est décédé des suites d’une maladie, laissant derrière lui, une empreinte indélébile tant dans le milieu diplomatique, sportif que politique.
Mais que sait-on réellement du parcours de cet homme politique, qui a marqué les débuts du Renouveau démocratique au Bénin ?
Né le 9 février 1953 à Abomey, Edgar-Yves Monnou s’est trèt tôt orienté vers le droit. En 1983, il prête serment au cabinet Louis Bousquet en France, et favorise son admission au barreau français. L’année suivante, il est admis au barreau béninois après un passage au cabinet du juge Louize Angelo à Cotonou. Une étape obligatoire, selon les textes de l’Ordre des avocats du Bénin, pour tout avocat formé à l’étranger.
La vie politique de Me Monnou a connu un déclic en 1995, lorsqu’il est nommé ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement du président Nicéphore Dieudonné Soglo. Il occupera ce poste jusqu’en 1996, faut-il le souligner. En 2002, il est nommé ambassadeur du Bénin en France, avant d’étendre ses fonctions diplomatiques à plusieurs autres pays, dont le Royaume-Uni, l’Espagne, le Portugal, l’Italie, la Grèce et la Turquie.
Politicien hors pair, il a milité dans plusieurs partis politiques. Notamment la Renaissance du Bénin (RB) de feue Rosine Soglo et le Parti du Renouveau Démocratique (PRD) de Me Adrien Houngbédji. En 2015, il conduit la liste de la coalition Arc-en-Ciel dans la 16e circonscription électorale, à Cotonou sans réussite. Mais en 1991, il a été élu déput sur la liste RDV-VIVOTEN de l’ancien ministre Séverin Adjovi et plus tard sur la liste de la RB, confirme notre source.
Sportif avéré, Me Edgar-Yves Monnou s’est illustré dans le domaine du sport. En 1987, il prend la tête de la Fédération béninoise de tennis (FBT), qu’il dirigera pendant 23 ans. Reconduit à plusieurs reprises, il va passer le témoin à Jean-Claude Talon, l’actuel patron de la FBT. D’ailleurs, sa durée à la tête de la FBT a été contestée, surtout après sa nomination comme ambassadeur en 2002.
Il faut dire que quelques semaines avant sa disparition, Me Edgar-Yves Monnou avait été attristé par le décès de sa grande sœur, Edwige Monnou. À peine les obsèques de cette dernière terminées, il s’apprêtait pour un voyage en France avant d’être emporté par la maladie.
Le regretté disparu laisse derrière lui, des chefs-d’œuvre inoubliables ; son fils, Edgar-Yves Monnou Junior, humoriste franco-béninois de renommée internationale est cité parmi ceux qui assureront brillamment sa relève.