Le ministre français de l’Intérieur Bruno Retailleau donne une conférence de presse à Paris, le 10 avril 2025, pour présenter son action après les six premiers mois de son exercice. © ALAIN JOCARD / AFP
Publié le 14 avril 2025
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Nouvelle étape dans le réchauffement des relations entre le Maroc et la France depuis l’été 2024, alors que Paris se trouve en pleine tempête diplomatique avec Alger. Le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, est arrivé dimanche soir à Rabat. Sa visite dans la capitale marocaine ce lundi 14 avril ne doit durer que quelques heures, lors desquelles il va rencontrer le ministre de l’Intérieur marocain, Abdelouafi Lafit. Selon le gouvernement français, les discussions porteront sur la coopération migratoire, la lutte contre le crime organisé et le trafic de drogue.
Cette visite à Rabat avait été annoncée par Bruno Retailleau jeudi dernier lors d’une conférence de presse organisée pour marquer ses six mois au ministère. Un moyen de « consolider les avancées obtenues avec ce pays, notamment sur les laissez-passer consulaires » ainsi que sur les volumes de réadmissions, avaient alors précisé ses services. La question de la délivrance et des délais d’obtention des laissez-passer consulaire, qui permettent d’expulser des ressortissants étrangers sous OQTF (obligation de quitter le territoire français), est un des fers de lance du ministre de l’Intérieur.
Les réadmissions de ressortissants marocains en situation irrégulière, que la France souhaite expulser, mais dont le renvoi reste souvent bloqué en raison de l’absence de laissez-passer consulaires délivrés par Rabat, étaient déjà au cœur des discussions d’octobre entre Abdelouafi Lafit et son homologue français, qui s’étaient déjà rencontrés à l’occasion de la visite du président français au Maroc, accueilli par le roi Mohammed VI.
Des tensions diplomatiques à la lune de miel
Le déplacement d’octobre faisait guise d’acte de réconciliation après la reconnaissance l’été dernier par Emmanuel Macron du plan d’autonomie marocain et donc de la souveraineté du royaume chérifien sur le Sahara occidental, que Rabat qualifie de « Provinces du Sud ». Cette annonce a mis fin à plusieurs années de tensions, notamment liées à la question migratoire. Paris avait en effet divisé par deux le nombre de visas accordés aux Marocains en 2021-2022 pour pousser le royaume à reprendre plus de ses ressortissants expulsés par les autorités françaises, entraînant de fortes crispations diplomatiques.

Cette reconnaissance par la France, victoire diplomatique pour le gouvernement marocain, a au contraire entraîné la dégradation des liens avec l’Algérie, au point d’en faire une des pires crises entre les deux pays de ces dernières décennies. Si la voie de la normalisation des relations entre Paris et Alger semblait avoir été empruntée depuis l’appel entre Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron fin mars, le régime algérien reproche ces derniers jours au gouvernement français l’arrestation et l’inculpation de trois ressortissants algériens, dont un agent consulaire. La diplomatie française a annoncé ce lundi matin que l’Algérie avait demandé à 12 de ses fonctionnaires de quitter son territoire sous 48 heures.
(Avec AFP)