Après le Mali, le Burkina Faso? Des dizaines de personnes ont manifesté contre la présence militaire française dans le pays accusant l’Hexagone de parrainer les terroristes qui frappent le pays. Une manifestation qui a eu lieu à un endroit symbolique: devant le mémorial de Thomas Sankara, ex-président burkinabè assassiné lors d’un coup d’Etat en 1987 dirigé par Blaise Compaoré un allié inconditionnel de la France. Depuis quelques années les rassemblements hostiles à la France sont monnaie courante en Afrique de l’Ouest. Après celles initiées contre le Franc CFA, ce fut le tour des manifestations contre le terrorisme et des accusations contre la France.
Les protestataires ont brandi des pancartes très hostiles à Pris sur lesquelles on pouvait lire: “France, parrain du terrorisme, dégage“, “France impériale, tyran, sangsue, dégage“, où encore “Non aux accords de coopération avec la France“. Le rassemblement a eu lieu sous l’impulsion de la coalition M30 Naaba Wobgo, du nom d’un ancien empereur mossi qui s’était opposé à la France au XIXè siècle. Monique Yeli Kam (voir la photo de l’article), la présidente de la coalition a vivement critiqué la France dans une déclaration relayée par la presse : “la France s’agrippe de façon misérable à son ancien empire colonial africain dont elle pille, exploite à souhait les ressources, allume des foyers de terrorisme et alimente des guerres et des génocides“.
Selon le site burkinabè lefaso.net, un groupe d’individus, visiblement hostiles à ce mouvement, a fait irruption sur les lieux et des accrochages ont eu lieu, poussant la police à intervenir. Pour rappel, l’ambassadeur français au Burkina avait créé une grosse polémique en critiquant les actions du gouvernement. “l’absence de résultats provoque des frustrations de plus en plus fortes dans le pays et que ce conflit endogène est, en réalité, une guerre civile : une partie de la population se rebelle contre l’État et cherche à le renverser“ avait déclaré l’ambassadeur Luc Hallade. Plus récemment il avait qualifié les internautes burkinabè hostiles à la France “d’idiots utiles“.
Cette manifestation intervient alors que le président Macron a effectué une mini-tournée en Afrique pour tenter de renouer les liens avec le continent de plus en plus hostile à la France. Il y a peu le président Macron avait rencontré la société civile dans le même sens. La multiplication des actions envers le continent africain ne semble pas trop convaincre la jeunesse africaine même si les présidents ne montrent pas la même hostilité.