Arrêté et poursuivi par le parquet spécial de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet), dans une affaire de morcellement et de vente de parcelles d’autrui, le premier Adjoint au maire de la ville de Bohicon, Bertin Agbo, a finalement recouvré sa liberté provisoirement. Il n’est pas le seul à avoir été relaxé. Deux autres prévenus ont été aussi libérés, ce lundi 14 avril 2025.
Il s’agit du chef de service des affaires domaniales (C/SAD), Elie Todédji, et Urbain Sinhoun, principal prévenu dans l’affaire. La décision de liberté provisoire prononcée par le juge fait suite aux sollicitations des avocats de la défense.
Elle est conditionnée au paiement par les prévenus d’une caution. La caution a été fixée à un million FCFA pour le premier adjoint au maire et le C/SAD. Urbain Sinhoun devra s’acquitter d’une caution de deux millions FCFA pour bénéficier de la décision, rapporte Banouto.
Dans ce dossier, trois femmes et un répétiteur des enfants du principal prévenu étaient également poursuivis par la juridiction spéciale, avant de bénéficier finalement d’une remise en liberté provisoire. Les 3 femmes sont soupçonnées proches du principal prévenu, accusé d’avoir acquis des parcelles d’un domaine querellé en leur nom.
Le répétiteur, en ce qui le concerne, se trouvait au domicile du principal accusé quand la police a débarqué. À l’audience du lundi 7 avril, le ministère public ne s’est pas montré favorable à la demande de remise en liberté provisoire du principal accusé et ses co-accusés.
Mais en rendant son verdict ce lundi 14 avril, la Cour a tranché en faveur de la demande des avocats.
Dépositions controversées
Lors de l’audience du lundi, le plaignant dans cette affaire a été entendu. Il a expliqué avoir sollicité l’aide du principal mis en cause, revendeur de parcelles, pour faire les papiers d’un domaine hérité de ses parents. Avec ce dernier, il s’est mis d’accord pour lui offrir deux parcelles en contrepartie pour le travail à faire. Mais elle affirme avoir constaté une supercherie une fois les documents apprêtés.
Au lieu de deux, son vis-à-vis s’est octroyé quatre parcelles. Pire, le plaignant confie avoir également constaté que des parcelles du domaine ont été attribuées à des femmes proches du principal mis en cause, ce qui l’a obligé à porter l’affaire devant la justice.
Archi faux ! rétorque le principal accusé, qui a présenté sa version des faits. Urbain Sinhoun, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a déclaré qu’il n’a aucune parcelle dans le domaine auquel la victime fait allusion dans sa plainte. Il a rejeté avoir eu un tel contrat avec le plaignant.
Le prévenu a expliqué qu’il voulait acheter quatre parcelles chez la victime présumée à deux millions de FCFA, soit 500 000 FCFA l’unité. Mais après un premier accord, la victime présumée est revenue sur sa décision. Il a confié que le plaignant a décidé de ne lui vendre que deux parcelles. Il dit avoir avancé 700 000 FCFA et dès qu’il a fini de faire les papiers, il a soldé en versant la somme restante de 300 000 FCFA.
C’est au moment de faire les démarches pour le recasement, que le géomètre qui a travaillé dans la zone, l’informe de ce que la portion dont il détient les papiers, appartient au domaine d’une collectivité. C’est alors qu’il a enclenché une procédure judiciaire devant le tribunal de première instance d’Abomey contre son vendeur qui n’est autre que le plaignant.
Ceci pour réclamer son argent. « Je lui ai dit que je ne veux plus les parcelles », a-t-il confié. Urbain Sinhoun a dénoncé l’absence du vendeur à plusieurs audiences devant le tribunal d’Abomey.
Dans ce dossier, il est reproché au premier adjoint au maire de Bohicon d’avoir apposé sa signature sur plusieurs documents de vente de parcelles contre des commissions. A la barre, l’élu communal a clamé son innocence. Il a déclaré que les documents qu’il signe lui sont soumis par les services techniques de la mairie après un travail. La prochaine audience est programmée pour le 16 juin 2025.