La récente visite du président angolais, João Lourenço en Inde, a été l’occasion de renforcer les relations bilatérales entre l’Angola et l’Inde. Si plusieurs domaines de coopération ont été abordés, dont la médecine traditionnelle et l’agriculture, c’est le volet sécuritaire qui attire le plus l’attention. En effet, l’Inde vient d’approuver un financement de 200 millions de dollars à destination des forces armées angolaises. Cela confirme l’ambition de la superpuissance de devenir un acteur clé de la coopération militaire en Afrique.
Cet appui financier, annoncé par le Premier ministre indien, vise à soutenir la modernisation des équipements militaires de l’Angola. Mais il ne s’agit pas uniquement d’un soutien matériel. Derrière cet appui financier se profile un partenariat global qui inclut la réparation, la révision et la fourniture de plateformes de défense, ainsi que l’assistance à la formation des personnels angolais.
Le président angolais a salué cet engagement, qu’il considère comme un levier pour accélérer le développement capacitaire des forces nationales. Ce geste de New Delhi s’inscrit dans une logique de projection stratégique. En accompagnant la montée en puissance de l’Angola sur le plan sécuritaire, New Delhi renforce son influence sur le continent africain.
Pour l’Angola, qui s’efforce depuis quelques années de restructurer ses forces armées et d’améliorer ses capacités opérationnelles, cet accord avec l’Inde arrive à point nommé. La diversification des partenariats militaires constitue en effet un axe important de sa politique de défense, jusque-là largement tournée vers les pays occidentaux, la Russie et la Chine.
L’Inde, de son côté, voit dans cette coopération une opportunité de valoriser son industrie de défense en pleine expansion. La mise en place d’unités de maintenance et la formation de techniciens africains pourraient créer un écosystème favorable à une présence plus durable de ses entreprises du secteur en Afrique australe.
Cette collaboration illustre une tendance grandissante : l’émergence de nouvelles puissances dans le champ de la coopération sécuritaire sud-sud. Loin des grandes manœuvres géopolitiques traditionnelles, ces accords misent sur la complémentarité des besoins et des savoir-faire.