L’information sur le limogeage- jamais confirmé- du désormais ex-garde des sceaux était-elle partie trop tôt ? Après la nomination d’un nouveau ministre de la justice et avec le recul, on se demande bien ce que furent les motivations du porte-parole et du chef du gouvernement lorsqu’ils ont démenti à tour de rôle ce limogeage. Etait-ce pour protéger l’honneur d’un ministre-ami ou pour discréditer la presse ? La presse tenait l’information pour un scoop de taille : un ministre du gouvernement Talon limogé par ce dernier. Très vite, l’information est devenue virale dans la presse en ligne et sur les réseaux sociaux. Puis quarante-huit heures après, un premier démenti tombe. Une sorte de mise au point. Le lendemain, c’est le chef de l’Etat lui-même qui revient à la charge. Profitant de l’occasion solennelle de la conférence de presse avec son hôte et homologue rwandais, il répète les mots de son porte parole « à l’heure où je vous parle, Monsieur Sévérin Quenum est toujours Garde des Sceaux … », puis d’ajouter : « Ça peut changer ce soir, ça peut changer demain ».