Dans un contexte géopolitique marqué par la transition énergétique et la rivalité sino-occidentale, les États-Unis intensifient leur présence stratégique sur le continent africain. L’un des projets phares de cette nouvelle diplomatie économique se concentre sur le corridor de Lobito, une infrastructure régionale ambitieuse portée par Washington et ses partenaires. Ce projet pourrait redessiner les routes mondiales d’approvisionnement en minerais stratégiques.
En quoi consiste le corridor Lobito ? Il s’agit d’un axe qui doit relier les zones minières riches en cobalt, cuivre et autres métaux rares de la République démocratique du Congo au port de Lobito, sur la façade atlantique de l’Angola. Cette liaison ferroviaire et routière vise à faciliter non seulement l’extraction, mais surtout l’exportation directe de ces ressources vers les USA.
Du côté congolais, cette initiative est accueillie avec intérêt. Le corridor de Lobito pourrait représenter bien plus qu’un axe logistique. Il incarne une opportunité concrète de développement pour l’est du pays, longtemps marqué par des conflits armés et une exploitation artisanale souvent informelle des ressources minières. En structurant les voies de transport et en intégrant les activités minières dans un cadre plus formel, le projet pourrait contribuer à stabiliser la région, à créer des milliers d’emplois directs et indirects, et à attirer des investissements plus durables.
Pour Washington, c’est une réponse stratégique à la domination croissante de la Chine dans le secteur minier africain. En investissant dans des corridors d’infrastructure comme celui de Lobito, les USA cherchent à renforcer leur influence en Afrique tout en réduisant leur dépendance vis-à-vis de Pékin pour l’accès aux métaux critiques, essentiels à l’industrie technologique. Reste maintenant à transformer l’ambition en réalité. Le financement, la stabilité politique et la coopération régionale seront déterminants pour faire du corridor de Lobito un levier efficace de développement partagé.