Publié le 7 avril 2025
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Le 1er avril dernier, Alger avait revendiqué avoir abattu un « drone de reconnaissance armé ayant pénétré de 2 km l’espace aérien national ». Selon les informations de Jeune Afrique, le drone en question appartenait bien aux Forces armées maliennes (FAMa). Si l’armée malienne avait au départ évoqué un crash lors d’une mission de routine, Bamako accuse en tout cas aujourd’hui l’Algérie d’avoir neutralisé son drone en territoire malien.
Conséquence, le Mali et ses alliés de l’Alliance des États du Sahel (AES), le Niger et le Burkina Faso, ont décidé de rappeler dimanche 6 avril leurs ambassadeurs respectifs en Algérie. Les autorités algériennes n’ont pas réagi dans l’immédiat.
Une enquête a « conclu avec une certitude absolue que le drone a été détruit à la suite d’une action hostile préméditée du régime algérien », a affirmé dans un communiqué le ministère malien des Affaires étrangères. « Le collège des chefs d’État de l’AES décide de rappeler pour consultations les ambassadeurs des États membres accrédités à Alger », est-il aussi écrit, dans un communiqué commun.
« Des tirs de missiles sol-air ou air-air »
D’après les informations du gouvernement malien, l’épave du drone a été localisée à 9,5 kilomètres au sud de la frontière avec l’Algérie. « La distance entre le point de rupture de liaison avec l’appareil et le lieu de localisation de l’épave est de 441 mètres. Ces deux points sont tous situés sur le territoire national », explique le communiqué des autorités. L’appareil serait par ailleurs « tombé à la verticale, ce qui, probablement, ne peut s’expliquer que par une action hostile causée par des tirs de missiles sol-air ou air-air ».
Communiqué N°073 en date du 06 avril 2025 du Gouvernement de la Transition suite à la destruction préméditée par le régime algérien du drone, immatriculé TZ-98D, des Forces armées et de Sécurité de la République du Mali, sur le territoire national, dans la nuit du 31 mars au 1er… pic.twitter.com/c96pOxQ1s3
— Ministère des Affaires étrangères du Mali (@MaliMaeci) April 6, 2025
« Face à la gravité de cet acte d’agression inédit », le Mali « condamne avec la dernière rigueur cette action hostile, inamicale et condescendante des autorités algériennes », poursuit le document signé par Abdoulaye Maïga. D’autres mesures ont été annoncées par Bamako, comme la convocation de l’ambassadeur algérien, le retrait avec effet immédiat du Comité d’état-major conjoint (CEMOC), et une plainte devant des instances internationales « pour actes d’agression ».
Tensions à la frontière
La zone de Tinzawaten est régulièrement le terrain d’affrontements entre l’armée malienne et le Front de libération de l’Azawad (FLA), ou d’autres groupes que Bamako considère comme « terroristes ». Le Mali reproche régulièrement à Alger d’entretenir une « proximité » avec ces groupes dans la région frontalière.
Fin janvier 2024, la junte malienne avait notamment annoncé la « fin, avec effet immédiat », de l’accord de paix d’Alger, signé en 2015. Plusieurs incidents militaires ont aussi eu lieu ces derniers mois, comme en août 2024, où des frappes de drones aux abords de Tinzawaten menées par les FAMa et leurs supplétifs russes avaient provoqué la colère des autorités algériennes, inquiètes pour leur sécurité nationale.
(Avec AFP)
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