Dans un archipel longtemps tributaire des énergies fossiles importées, une nouvelle ère énergétique vient de s’ouvrir. Ce samedi 19 avril, les Comores ont procédé à la mise en service de la plus grande centrale solaire du pays. Un projet de 6,3 mégawatts réalisé avec le soutien décisif des Émirats arabes unis.
Installée à proximité de Moroni, la capitale, cette infrastructure incarne la volonté d’un État insulaire de reconquérir sa souveraineté énergétique, tout en s’inscrivant dans une dynamique de transition verte à l’échelle internationale.
Financé à hauteur de 7 millions $ par le Fonds d’Abou Dhabi pour le développement (ADFD), le projet illustre le rôle grandissant de la diplomatie climatique des Émirats sur le continent africain. Pour les Comores, ce partenariat a permis l’accès à une expertise technologique de pointe, accélérant le calendrier de déploiement de l’installation. La centrale est déjà opérationnelle et connectée au réseau national via des lignes moyenne tension. Elle alimente Moroni et ses environs en électricité propre, soulageant ainsi un système énergétique jusqu’alors fragile.
Ce projet s’inscrit dans une stratégie plus large de diversification énergétique menée par les autorités comoriennes. Le gouvernement souhaite faire du solaire un pilier de son mix énergétique. L’ambition est de réduire les coûts de production, limiter les émissions de carbone, et renforcer la sécurité énergétique du pays. En réduisant la dépendance aux importations de diesel et de fioul, cette initiative offre aussi une bouffée d’oxygène à la balance commerciale, tout en stimulant un cercle vertueux de développement. Moins de devises dépensées en énergie, plus d’opportunités pour investir dans la santé, l’éducation ou l’agriculture. Le partenariat entre les Comores et les Émirats arabes unis reflète une nouvelle géographie de la solidarité énergétique, où les petits États insulaires jouent un rôle actif.