Les tensions montent entre le gouvernement béninois et le principal parti d’opposition. Au cœur de la controverse, des propos tenus par Wilfried Léandre Houngbédji, porte-parole de l’exécutif, lors d’une émission diffusée le mercredi 30 avril 2025. Selon ses déclarations, des « officines » disposeraient de ressources financières importantes et travailleraient à un projet de déstabilisation du pays dans le courant de l’année.
Face à cette sortie, le Parti Les Démocrates a réagi publiquement le vendredi 2 mai, à l’occasion de sa session ordinaire. Pour ses responsables, les propos du porte-parole du gouvernement soulèvent des inquiétudes légitimes. Le parti y voit un signal annonciateur de mesures répressives à l’encontre de l’opposition, à quelques mois des élections générales prévues pour 2026.
Les Démocrates s’interrogent sur l’objectif d’une telle communication officielle. Ils estiment que le rôle du gouvernement, en cette période, devrait s’orienter vers l’apaisement et la création d’un climat propice à la concertation. Ils rappellent également leurs revendications : amélioration des conditions de vie, réconciliation nationale, retour des exilés politiques, libération de certains détenus, et révision du code électoral en vue d’un scrutin crédible.
Le parti dénonce des pratiques qui, selon lui, limitent son accès à l’espace public et entravent son droit constitutionnel à participer à la vie politique. Il juge les accusations du porte-parole comme un nouvel épisode d’une stratégie visant à écarter l’opposition du jeu électoral.
Dans son communiqué, Les Démocrates exigent une clarification immédiate sur les affirmations de Wilfried Houngbédji. Ils demandent que les acteurs supposés impliqués dans le prétendu plan de déstabilisation soient nommément cités, tout comme les sources des fonds évoqués. Pour le parti, une telle mise en cause ne saurait rester floue, au risque d’alimenter les tensions politiques et de compromettre la paix sociale.