Au Bénin, le parti d’opposition Les Démocrates a exprimé des craintes au sujet des élections générales de 2026. Dans une déclaration lue à la tribune du parlement mercredi au petit matin par le député Habib Worocoubou, le parti alerte l’opinion sur le risque que les élections générales ne soient pas « inclusives » et « transparentes » en 2026. Il se prépare un hold-up électoral pour 2026. C’est du moins ce que pense le parti Les Démocrates. Dans sa dernière déclaration à l’hémicycle, le parti dénonce l’absence de l’opposition dans toutes les institutions impliquées dans l’organisation des élections.
La dernière en date est relative à la nouvelle Cour Constitutionnelle installée le 06 juin dernier à la présidence de la République. Le parti d’opposition dénonce une “manœuvre” visant à empêcher la participation du 2è vice-président, seul représentant de l’opposition, dans le processus de désignation des quatre conseillers représentant l’Assemblée Nationale. « En effet, pour une réunion du bureau de l’Assemblée Nationale prévue pour se tenir le lundi 22 mai 2023 à 13 heures, ce n’est que le même jour à 10 heures que le cabinet du deuxième vice-président représentant de la minorité au sein de ce bureau, reçoit la lettre d’invitation. Cette manœuvre n’est rien d’autre qu’une ruse visant à empêcher la candidature de la minorité. Sinon comment comprendre que le bureau de l’Assemblée Nationale qui connaît la situation sanitaire de l’honorable AHOSSI, puisse malheureusement en profiter pour procéder à des désignations qui ne tiennent aucunement compte de sa présence au sein du bureau de l’Assemblée Nationale », déplore l’honorable Worocoubou dans sa déclaration.
Cette situation a conduit au tableau inquiétant suivant : « la cour constitutionnelle : contrôlée à 100% par le président Patrice Talon et ses deux partis siamois ; la CENA : contrôlée à 100% par le président Patrice Talon et ses deux partis siamois ; l’ANIP : organe chargé de la confection de la liste électorale est également contrôlée à 100% par le Président Patrice Talon. Je vous rappelle qu’à la tête de cette agence est nommé un Rwandais à des fins que nous continuons d’ignorer ». Et le parti d’ajouter que :« A y voir de plus près, ce cadre institutionnel viole totalement le protocole additionnel de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance qui dispose en son article 3 que « les organes chargés des élections doivent être indépendants et/ou neutres et avoir la confiance des acteurs et protagonistes de la vie politique. En cas de nécessité, une concertation appropriée doit déterminer la nature et la forme desdits organes ».
Mieux, l’article 5 du même protocole dispose que « les listes électorales seront établies de manière transparente et fiable avec la participation des partis politiques et les électeurs qui peuvent les consulter en tant que besoin ». Il faut rappeler que ces instruments juridiques sous-régionaux ratifiés par notre gouvernement, sont au-dessus de nos lois nationales ». Le parti en conclut que : « toutes les réformes opérées ayant conduit à la mise en place du cadre institutionnel (cour constitutionnelle, CENA, ANIP) pour le compte des élections générales de 2026 sont des manœuvres dolosives parce que contraire au Protocole de la CEDEAO qui oblige les Etats membres à instituer des organes paritaires chargés de la gestion des élections ». Faut-il le rappeler, cette même inquiétude concernant le contrôle des institutions impliquées dans l’organisation des élections a été évoquée par Boni Yayi en début de semaine depuis Parakou.