Le monde est actuellement témoin de la plus grande crise migratoire depuis la Seconde Guerre mondiale, avec des millions de personnes déplacées de force de leurs foyers à la recherche de sécurité et de meilleures opportunités dans des pays étrangers. Face à cette réalité, la récente déclaration du président tunisien, Kaïs Saïed, qualifiant l’immigration des africains sub-sahariens de «crime organisé» destiné à changer la composition démographique de la Tunisie, a suscité une réaction violente de la part de l’écrivain et militant politique algérien et panafricain, Rachid Nekkaz.
Dans un communiqué parvenu à la rédaction de LNT, Nekkaz a qualifié les commentaires de Saïed de racistes et offensants, soulignant que l’Afrique du Nord a été colonisée par des populations arabes depuis le 7ème siècle. Il a rappelé que la Tunisie elle-même porte le nom d’Ifriqya, un nom donné par les mêmes colons arabes lors de leur arrivée en Afrique du Nord. Il a également souligné que les Africains sont partout chez eux en Afrique, et que les propos de Saïed ne reflètent pas la réalité historique ni la diversité culturelle de la région.
En conséquence, Nekkaz a appelé le président tunisien à présenter des excuses publiques à l’ensemble des citoyens des 54 pays africains, sous peine de voir la Tunisie exclue temporairement de l’Union Africaine. Cette demande s’inscrit dans un contexte plus large de mobilisation contre le racisme et la discrimination à travers l’Afrique et le monde entier, en particulier après la vague de protestations déclenchée par le meurtre de George Floyd aux États-Unis en 2020.
Il convient de noter que Nekkaz est un militant algérien bien connu dans le d des droits de l’homme, et qu’il a publié plusieurs livres sur des sujets allant de la politique internationale à l’islam en France. Son prochain livre, intitulé “Nous sommes tous des Nègres“, vise à lutter contre le racisme et la discrimination en utilisant le concept d’identité africaine commune.