Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a accordé une amnistie aux prisonniers dans le pays à l’occasion de l’anniversaire de la révolution islamique. Cette amnistie concerne des dizaines de milliers de personnes, y compris celles qui ont été incarcérées pour avoir participé à des manifestations contre le gouvernement. Cette décision a été prise sur la proposition du chef du pouvoir judiciaire, Gholamhussein Mohseni Ejei. Cependant, l’amnistie ne s’applique pas aux personnes accusées de meurtre, de destruction, de détérioration ou d’incendie criminel de biens de l’État. De plus, les personnes accusées d’espionnage et de travail pour les services de renseignement étrangers ne peuvent bénéficier de l’amnistie.
Les manifestations en Iran ont commencé en septembre dernier après la mort de Mahsa Amini, une jeune femme arrêtée par la police des mœurs pour avoir incorrectement porté un foulard. Les manifestations se sont propagées dans plus de 160 villes dans les provinces peuplées d’Azéris, d’Arabes, de Baloutches et de Kurdes. Les participants ont réclamé un changement démocratique, ont critiqué la répression gouvernementale et ont exigé la libération des personnes arrêtées.
En fin d’année dernière, le président iranien Ebrahim Raïssi a accusé les États-Unis et les pays occidentaux de fomenter des manifestations antigouvernementales en Iran en propageant des rumeurs et de la désinformation. La décision d’amnistie prise par l’ayatollah Ali Khamenei est donc un geste de réconciliation envers les personnes incarcérées pour leur participation à ces manifestations. Cependant, il reste à voir les effets réels de cette amnistie sur la situation politique et sociale du pays.