La Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) a publié ce mois un rapport sur l’impact de la guerre en Ukraine sur le commerce et le développement dans le monde. Les résultats confirment une détérioration rapide des perspectives de l’économie mondiale soutenue par la hausse des prix des denrées alimentaires notamment. Cette situation en évolution rapide, affecte les pays en développement et en particulier les pays africains dont certains sont particulièrement exposés à cette guerre et à ses effets sur les coûts commerciaux et les prix des matières premières.
25 pays africains importent plus du tiers de leur blé d’Ukraine et de Russie
Le document informe par exemple que le Bénin est dépendant de la Russie en matière d’approvisionnement en blé sur le marché mondial. En Afrique, c’est le premier pays qui compte beaucoup sur le blé russe sur le marché mondial. En 2020, par exemple, le Bénin a acheté 29 000 tonnes de blé et de méteil à la Russie pour une valeur de 7, 6 millions de dollars. C’est du moins ce qu’indique le site TradeMap. Selon le rapport de la CNUCED, 25 pays africains dont de nombreux pays moins développés, importent plus du tiers de leur blé d’Ukraine et de Russie, et 15 d’entre eux importent plus de la moitié.
Malheureusement, les possibilités de remplacer les importations en provenance de la Fédération de Russie et d’Ukraine par des échanges intra-africains sont limitées. Car l’offre régionale de blé est relativement faible et de nombreuses régions du continent manquent de moyens de transports efficaces, d’infrastructures et de capacité de stockage selon le document.
La Somalie dépend totalement du blé russe et ukrainien
Il faut dire qu’en dehors du Bénin, la Somalie est le pays africain à être totalement dépendant des exportations de blé russe et ukrainien. Il y a ensuite l’Egypte, le Soudan, la RDC, le Sénégal et la Tanzanie. Entre 2018-2020, l’Afrique a importé pour 3,7 milliards de dollars de blé (32 % du total des importations africaines de blé) en provenance de la Fédération de Russie et 1,4 milliard de dollars de l’Ukraine (12 % des importations totales de blé africain).