L’ancien agent du KGB Sergueï Jirnov, connu pour son dernier livre “L’escalade : est-il vraiment fou ?”, a récemment commenté la situation en Ukraine et évoqué la possibilité de l’utilisation de l’arme nucléaire par Vladimir Poutine. La guerre en Ukraine a pris un nouveau tournant en ce début de juin 2023, avec une contre-offensive qui aurait débuté du côté de Zaporijia. Dans la foulée, le barrage de Khakhovka a été détruit, provoquant une inondation dans des villes et des villages bordant les deux rives du fleuve Dniepr jusqu’à Kherson. Cette catastrophe met en danger l’écosystème et des dizaines de milliers de civils.
Sergueï Jirnov, qui a travaillé comme agent du KGB de 1979 à 2002 et a côtoyé Vladimir Poutine ainsi que de nombreux membres de la classe politique russe, s’est exilé en France après avoir été menacé. Il s’est reconverti en journaliste et auteur, mais conserve une connaissance approfondie du fonctionnement des renseignements russes et du système de l’intérieur. Son dernier livre propose un nouvel éclairage sur le président Poutine et ses actions. Dans son ouvrage, Sergueï Jirnov souligne que les membres des services secrets russes et ukrainiens se connaissent très bien, car ils ont tous été formés dans les mêmes écoles du KGB.
Malgré la séparation des pays il y a trente ans, les liens entre les services de renseignement sont restés étroits. L’auteur s’est également prononcé sur la menace souvent brandie par le chef du Kremlin Vladimir Poutine concernant l’arme nucléaire depuis le début de l’offensive lancée par la Russie en Ukraine. Selon Jirnov, il faut prendre ces déclarations au sérieux, car Poutine est connu pour exécuter ce qu’il dit. L’ancien agent du KGB affirme que Poutine a compris qu’il ne peut pas gagner cette guerre uniquement avec des forces conventionnelles.
Si les Ukrainiens parviennent à reconquérir une grande partie du territoire occupé par les Russes, Poutine se sentira acculé et pourrait décider de punir ses ennemis. L’ex-espion souligne que Poutine nourrit une rancœur envers l’Ukraine, qui a chassé Viktor Ianoukovytch, son vassal, à deux reprises. Plus les Ukrainiens s’approchent de la victoire, plus le risque d’une réponse nucléaire de la part de Poutine augmente, insiste l’ex-agent. Sergueï Jirnov évoque également le passé de Poutine à l’Académie Andropov du KGB, où il aurait échoué en raison de son tempérament émotif. Selon les ressources humaines de ce service secret, il est une personne trop réactive et peut commettre le pire sous le coup de l’émotion, révèle Jirnov.