La réforme du système partisan a réduit considérablement le paysage politique béninois. Désormais incapables de réunir les 10% de suffrage pour prétendre au partage de sièges, et avec la menace de dissolution qui plane sur tout parti qui ne présente pas de candidats à deux élections consécutives, le nombre de chefs de partis politiques a sensiblement dimunié. Seulement, les nouvelles lois n’empêchent pas pour autant la création de nouveaux partis. La nouvelle trouvaille consiste à remplir les conditions imposées par la réforme du système partisan, en matière de création de partis, obtenir le récépissé pour ensuite se fondre dans l’un des deux grands ensembles que sont l’Union progressiste Le Renouveau (Upr) et le Bloc républicain (Br). Conscients de ne pouvoir exister tout seul, ces micro-partis se créent pour mieux disparaître. La manœuvre a un avantage. Au lieu d’une adhésion directe, ni vue, ni connue, le responsable du micro-parti engage des négociations avec le responsable du grand parti dans lequel il compte se dissoudre. Il profite de la tendance actuelle, la course aux adhésions pour se faire de la visibilité, négocier quelques strapontins. Le grand ensemble, voulant aussi prouver combien il est convoité sur l’échiquier politique national, se plait au jeu. C’est ainsi que vont les alliances. Les micro-partis qui, à leur création, ont juré pouvoir réunir les 10%, se précipitent aujourd’hui pour fusionner, au grand étonnement des électeurs. La réforme du système partisan dresse ainsi le lit à une forme de clientélisme politique.
M.M