Publié le 9 mai 2025
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Le vice-président de Guinée équatoriale, Teodoro Nguema Obiang Mangue, a confirmé que le gouvernement des États-Unis souhaite expulser des migrants africains vers son pays. « Je confirme qu’il y a eu une conversation dans laquelle les États-Unis ont exprimé leurs intentions, mais rien n’a abouti, concernant l’expulsion de migrants vers notre pays », a écrit le vice-président, le 7 mai, sur son compte X, quelques jours après la publication de plusieurs articles de presse et des discussions sur les réseaux sociaux à ce sujet.
À Malabo, le sujet a suscité l’émotion d’une partie des Équato-Guinéens, qui craignent que les migrants soient des « criminels ». « À mon avis, il peut y avoir un accord, mais nous choisissons les personnes que nous pouvons accueillir par leurs profils », a assuré le vice-président, chargé de la Défense et de la Sécurité, en précisant que le pays souhaitait éviter « d’accepter les personnes ayant un casier judiciaire ».
En contrepartie de ces expulsions, Malabo a demandé à l’administration américaine de couvrir les frais de logement et de subsistance des personnes concernées et d’investir dans des activités locales qui leur permettraient de se réinsérer socialement, toujours selon le vice-président.
Nouvelle vague de raids et d’expulsions arbitraires
Fin avril, les États-Unis avaient affirmé être « activement » à la recherche de pays prêts à accueillir des ressortissants de pays tiers et ainsi mettre en place la promesse de campagne de Donald Trump d’un programme massif d’expulsions d’immigrés en situation irrégulière.
Selon le journal en ligne Radio Macuto, basé en Espagne et proche de l’opposition équato-guinéenne, « cette rhétorique semble bienveillante, mais elle se heurte à la réalité dans les rues de Malabo, Bata et d’autres villes du pays, où les autorités ont lancé ces dernières semaines une nouvelle vague de raids et d’expulsions arbitraires contre les immigrants subsahariens, dont beaucoup vivent en Guinée équatoriale depuis des années ».
Des Nigérians, des Camerounais et des Tchadiens ont été arrêtés sans mandat et expulsés récemment sans ménagement. « Il est difficile de comprendre comment un régime qui expulse les migrants pauvres et installés de son territoire est désormais disposé à accueillir d’autres migrants expulsés des États-Unis », s’interroge le journal.
Mi-avril, Malabo a expulsé un groupe de plus de 200 ressortissants camerounais. L’incident a fait monter la tension diplomatique avec Yaoundé, qui a convoqué l’ambassadeur de Guinée équatoriale pour lui notifier son « indignation et désapprobation ». Les autorités équato-guinéennes ont répondu avoir expulsé des « migrants en situation irrégulière » sur leur territoire.
(Avec AFP)
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