L’expansion militaire de la Chine, caractérisée par une modernisation rapide et une augmentation de ses capacités dans des domaines clés tels que la cybernétique, l’aéronautique, le domaine naval et la technologie spatiale, suscite une inquiétude croissante tant aux États-Unis qu’en Europe. Les États-Unis, longtemps habitués à une suprématie militaire incontestée, observent avec préoccupation le renforcement des forces armées chinoises, notamment dans le domaine de la technologie de pointe et de l’expansion navale en Mer de Chine méridionale.
Cette montée en puissance, perçue comme une potentielle menace à l’équilibre géopolitique et à la liberté de navigation, a conduit à une réévaluation des stratégies de défense américaines. De leur côté, les pays européens, traditionnellement moins engagés dans les affaires militaires asiatiques, commencent également à percevoir l’expansion militaire chinoise comme un défi stratégique majeur.
Ce renforcement militaire chinois, couplé à des initiatives telles que la Nouvelle Route de la Soie, éveille des inquiétudes quant à l’influence croissante de la Chine, non seulement sur le plan économique, mais aussi en termes de sécurité et de politique internationale. Ces préoccupations ont incité à une coopération renforcée entre les États-Unis et leurs alliés européens, soulignant la nécessité d’une approche collective et coordonnée pour faire face à l’ascension de la Chine en tant que puissance militaire mondiale.
Freiner son ascension
L’un des domaines qui suscite le plus d’inquiétudes est le recrutement d’anciens pilotes militaires occidentaux par la Chine. Une réponse concrète de la part de la France vient d’être formulée. Le projet de Loi de programmation militaire 2024-30, promulgué le 1er août, aborde directement cette question. Selon son article 42, tout militaire souhaitant travailler dans la défense ou la sécurité pour un État étranger doit obtenir l’autorisation du ministre de la Défense.
Ce cadre législatif répond à une préoccupation croissante révélée en octobre 2022 par le ministère britannique de la Défense : la Chine recrutait activement des pilotes occidentaux via des sociétés écrans pour améliorer les compétences de l’Armée populaire de libération. Des pilotes britanniques, français et même allemands attirés par des salaires mirobolants, figuraient parmi les recrutés.
Le décret d’application de la loi française, publié au Journal officiel le 14 décembre, détaille les domaines concernés par cette mesure, incluant plusieurs domaines stratégiques. Il entrera en vigueur le 1er janvier 2024. Les sanctions pour non-respect de cette loi sont sévères, incluant des retenues sur la pension, le retrait des décorations militaires, une amende de 75 000 euros, et une peine de prison de cinq ans.
Pour le ministère français des Armées a souligné que l’objectif de ce décret est de protéger les intérêts fondamentaux de la Nation en empêchant la transmission de savoirs stratégiques à des puissances étrangères. Cette mesure représente un effort significatif de la France pour contrer l’influence croissante de la Chine notamment dans le secteur de la défense aérienne, garantissant ainsi la sécurité et l’intégrité des connaissances militaires françaises.