La province chinoise de Guizhou s’apprête à inaugurer un chef-d’œuvre architectural sans précédent. Prévu pour le second semestre 2025, le pont de la Grande Faille de Huajiang surplombera un canyon à l’impressionnante hauteur de 625 mètres. Cette réalisation permettra de réduire un trajet de deux heures à moins d’une minute, révolutionnant ainsi les déplacements dans cette région montagneuse.
Ce projet titanesque, lancé en janvier 2022, illustre l’ambition technologique chinoise. Avec ses 22 000 tonnes d’acier et son tablier de 2,9 kilomètres, l’ouvrage dépasse largement le viaduc de Millau d’environ 300 mètres. Sa structure suspendue à treillis d’acier a été spécialement conçue pour s’adapter aux reliefs accidentés de cette région surnommée la « terre craquelée« .
Les défis techniques et géographiques
Achevé à 95% en janvier 2025, ce « super-projet qui enjambe la ‘faille de la Terre‘ » représente, selon l’ingénieur en chef Zhang Shenglin, « une vitrine supplémentaire de la force technologique de la Chine« . Au-delà de l’exploit technique, cette infrastructure témoigne de la volonté gouvernementale de désenclaver les régions intérieures comme Guizhou, située à 1 300 kilomètres de Shenzhen. Fait remarquable, cette seule province abrite déjà près de la moitié des cent ponts les plus hauts du monde.
D’autres nations rivalisent également d’ingéniosité pour franchir les obstacles naturels. Le viaduc de Millau en France, qui a célébré ses 20 ans l’an dernier, s’élève à 343 mètres au-dessus de la vallée du Tarn. En Italie, le viaduc de Baluarte a longtemps détenu le record du pont suspendu le plus haut, reliant des crêtes autrement inaccessibles dans la Sierra Madre occidentale.
Des records souterrains tout aussi impressionnants
Les prouesses d’ingénierie ne se limitent pas aux ouvrages aériens. Sous terre, la Suisse détient le record du plus long tunnel au monde avec celui du Gothard, serpentant sur 57 kilomètres sous les Alpes depuis 2016. Le Japon n’est pas en reste avec le tunnel Seikan de 54 kilomètres, une connexion ferroviaire sous-marine reliant les îles de Honshū et Hokkaidō, témoignant de la capacité humaine à repousser les frontières de l’impossible.