A fin juin 2022, les dépenses publiques ont atteint 1 080,728 milliards F Cfa au Bénin, soit un taux d’exécution de 120,2 %.
Et selon les estimations mises à jour, les charges de la loi de finances 2022 augmenteraient de près de 448 milliards F Cfa à la fin de l’année.
Du 1er janvier au 30 juin 2022, les dépenses budgétaires de l’Etat sont engagées pour 1 080,728 milliards F Cfa, en hausse de 181,339 milliards par rapport à la prévision semestrielle de 899,39 milliards, d’après la Revue de milieu d’année 2022 publiée par le ministère de l’Economie et des Finances (Mef). Le taux d’exécution ressort à 120,2 %
par rapport à la prévision semestrielle et à 53,3 % de la prévision annuelle estimée à 2 027,754 milliards F Cfa.
Quelque 232,2 milliards F Cfa (sur une prévision de 172,765 milliards) ont servi au paiement des salaires des fonctionnaires et agents de l’Etat, soit un taux d’exécution de 134,4 %. La hausse de la couverture des charges de personnel est tirée par l’apurement d’une partie des arriérés salariaux liés aux indices acquis avant 2016 et le paiement de rappels courants décidé en avril dernier par le gouvernement.
Sur la période sous revue, 77 milliards F Cfa ont été affectés aux dépenses de fonctionnement des administrations publiques :
entretien, fournitures et équipements dans les bureaux, les hôpitaux, les écoles et universités, paiement des factures de consommation d’eau, d’électricité et frais de communication, paiement de carburant et entretien des véhicules administratifs. Le niveau d’engagement de ces dépenses d’acquisition de biens et services représente 96,4 % de l’objectif semestriel, soit un écart négatif de 2,858 milliards F Cfa, par rapport à la prévision de 79,881 milliards F Cfa sur le semestre.
Le rapport du Mef indique que 121,275 milliards F Cfa ont été consacrés aux actions à caractère social, notamment le paiement des frais de scolarité des écoliers et élèves, des frais de la gratuité de la césarienne, la prise en charge des indigents sur les fonds d’urgence, l’assistance aux hémodialysés, l’alimentation dans les écoles et prisons civiles.

Exécution du budget de l’Etat 2022
Dettes
Au premier semestre, les transferts de l’Etat aux entreprises publiques sous forme de subventions sont chiffrés à 109,283 milliards F Cfa sur une prévision annuelle de 185 297,2 milliards F Cfa, soit un taux de transfert de 59 %.
La prise en charge des pensions des agents de l’Etat admis à la retraite, des frais de consultations, de soins et d’hospitalisation des pensionnés et des évacués sanitaires a coûté 43,538 milliards F Cfa sur une prévision de 41,552 milliard F Cfa au premier semestre de l’année. Ainsi, le taux d’exécution se chiffre à 104,8 %, avec un dépassement de 1,986 milliards F Cfa par rapport à la prévision, qui est essentiellement tiré par l’apurement des dettes relatives aux frais de consultations, d’hospitalisation et de soins des pensionnés.
Pour le 1er semestre 2022, le service de la dette publique à court, moyen et long termes a été assuré à hauteur de 284,394 milliards F Cfa dont 158,259 milliards pour le principal et 126,134 milliards pour les intérêts de la dette. Cela représente 86,82 % de la prévision semestrielle qui est de 327,58 milliards F Cfa, d’après les données du Tableau de bord de la dette publique du Bénin.
Les nouveaux engagements pris par l’Etat à fin juin 2022 s’élèvent à 697,092 milliards F Cfa dont 459,216 milliards pour les titres publics, 22,324 milliards pour les tirages sur les banques locales et la Banque ouest-africaine de développement (Boad), 215,552 milliards pour les tirages sur prêts-dons titre des emprunts en devises et 163,81 milliards au titre des emprunts en monnaie locale. La mobilisation des nouveaux emprunts est tirée par les niveaux élevés des émissions des dettes à moyen et long termes, en particulier les emprunts obligataires lancés au cours du premier semestre.
Investissements
Les dépenses d’investissement sont chiffrées à 480,369 milliards F Cfa dont 215,552 milliards de financement extérieur, soit un taux d’exécution de 142,8 %
de la prévision semestrielle de 336,481 milliards. Elles concernent la construction/réhabilitation des pistes rurales, le bitumage et le pavage des routes dans plusieurs villes, la réalisation des adductions d’eau villages, l’électricité dans les villageoises, la construction des salles de classe, des hôpitaux et centres de santé.
Globalement, à fin juin 2022, 18,8 % des dépenses ont été consacrées aux services économiques (agriculture, commerce, industrie, infrastructures routières et énergétiques, communication), 3 % au bon fonctionnement de l’administration publique, 15,5 % à la formation et l’éducation, 14,9 % à la protection de l’environnement (lutte contre le changement climatique) et à l’amélioration du cadre de vie et aux logements sociaux. De même, 6,7 % des ressources ont servi à financer la protection des citoyens et de leurs biens et à la Justice, 4,6 % à la construction et l’équipement des hôpitaux, 4,9 % aux aides sociales et aux personnes âgées (microcrédits, assurance maladie, etc.) et près de 4,6 % au développement des infrastructures sportives, touristiques et cultures.

Répartition des dépenses publiques
Selon les estimations de dépenses mises à jour, le niveau d’exécution du budget de l’Etat se situerait en fin de gestion 2022 autour de 110,5 % de la prévision annuelle initiale. Globalement, les charges de la loi de finances pour la gestion 2022 ressortiraient à 117,6 % des prévisions annuelles, soit une augmentation de 447,942 milliards F Cfa, projette la direction générale du Budget (Dgb). Pour rappel, les charges et les ressources s’équilibrent à la somme de 2 541,203 milliards F Cfa dans la loi n° 2021-16 du 23 décembre 2021 portant loi de finances pour la gestion 2022.