Le siège de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) à Cotonou a abrité, vendredi 24 mars dernier, la première réunion trimestrielle de concertation entre le directeur national de l’institution et les directeurs généraux d’établissements de crédit, au titre de l’année 2023. Un point de presse a permis aux journalistes, au terme de la rencontre, d’être situés sur les principaux points de la rencontre.
L’état du système bancaire national à fin décembre 2022, la situation du rapatriement des recettes d’exportations et les mesures initiées par les établissements de crédit à l’endroit des sociétés exportatrices, la mise en œuvre par les établissements de crédit, des mesures de vigilance et de déclaration à la Cellule nationale de traitement des informatiques financières (Centif), des opérations suspectes en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme (Lcb/Ft). Tels sont les points principaux abordés lors de la première réunion trimestrielle de concertation entre le directeur national de la Bceao et les directeurs généraux d’établissements de crédit, au titre de l’année 2023. Et dont la teneur a fait l’objet d’un point de presse tenu par Emmanuel Assilaméhoo, directeur national de la Bceao et Lazare Noulékou, président de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Bénin (Apbef-Bénin), à son terme.
S’agissant du premier point relatif à l’état du système bancaire, le directeur national de la Bceao a souligné que l’activité des établissements de crédit a globalement progressé au cours de l’exercice 2022. Les indicateurs font état d’un total bilan qui s’est consolidé de 12,56 % : 5 924,5 milliards de francs Cfa contre 5 263,3 milliards à fin décembre 2021. Il convient de relever à travers ces indicateurs que les crédits bancaires ont crû de 33,04 %
pour s’établir à 2 627,4 milliards contre 1974,8 milliards en 2021. La qualité du portefeuille de la place a poursuivi sa dynamique d’amélioration, s’est satisfait Emmanuel Assilaméhoo tout en relevant que le taux brut de dégradation de ce portefeuille au Bénin est ressorti à 7,18 % à fin décembre 2022 contre 16,7 % un an plus tôt. Ce taux est inférieur à la moyenne de 8,4 % enregistrée dans l’Union à la même période. La place, en outre, est ressortie globalement solvable avec un ratio de solvabilité de 14,65 % pour une norme requise de 11,250 % minimum. En somme, il notera que le système bancaire s’est révélé performant et résilient avec des banques qui ont réussi à assainir le portefeuille clients. Des résultats globalement positifs qui appellent toutefois à la vigilance des établissements de crédit quant à l’évolution de leur déficit de trésorerie et du taux débiteur appliqué à la clientèle.
Obligation de rapatriement de recettes
Concernant le deuxième point, l’Apbef-Bénin a présenté, au cours de la première réunion trimestrielle de concertation entre le directeur national de la Bceao et les directeurs généraux d’établissements de crédit, les résultats du rapatriement des recettes d’exportations sur la place à fin décembre 2022. Il a été fait cas en particulier du taux d’encaissement des recettes par les entreprises, ressorti à 89,4 % au lieu des 100 % requis par les textes en vigueur. Selon le point présenté par le directeur national de la Bceao, les établissements de crédit ont été sensibilisés en vue d’amener les entreprises à atteindre cette cible. Il est à retenir que les transferts pour les paiements extérieurs en devises des entreprises en défaut de rapatriement de recettes d’exportations ne seront plus exécutés par les banques et la Bceao, dans l’intervalle. En outre, les sanctions prévues en la matière par la loi en vigueur seront prises à l’encontre des entreprises en infraction. Ainsi, n’auront-elles plus le droit d’utiliser les devises rapatriées par les autres sociétés pour leur couverture.
Le troisième point a donné l’occasion à l’institution financière régionale d’écouter les directeurs généraux d’établissements de crédit sur les dispositions prises en leur sein pour se conformer à leurs obligations en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, notamment en ce qui concerne la régularité et l’exhaustivité des déclarations des opérations suspectes à la Centif.
Les directeurs généraux, au cours de la rencontre, ont été également sensibilisés à l’effet d’éviter toute spéculation sur les nouvelles orientations de la politique monétaire dans l’Union et sur les décisions de normalisation de la régularisation de la liquidité par la banque centrale à ses guichets.
A la suite de la présentation des principaux points abordés au cours de la réunion de concertation, diverses questions relatives à l’état réel du système bancaire national, à l’obligation faite aux entreprises de rapatrier à la Bceao les recettes d’exportations, aux sanctions encourues par les fautifs, à la lutte contre le blanchiment d’argent et le terrorisme ont été évoquées par les journalistes.