Publié le 7 mai 2025
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Après des mois de tensions, de tentatives de médiation et d’arbitrages internationaux, la relation entre Orano et les autorités au Niger semble loin d’être apaisée. Le groupe minier français a annoncé mardi 6 mai au soir être « très préoccupé » par la situation dans le pays du Sahel, « n’ayant pu entrer en contact » avec son représentant. Plusieurs sources font état de perquisitions dans les bureaux de ses filiales.
« Lundi 5 mai, il semblerait qu’il y ait eu des interventions des forces de l’ordre nigériennes au siège des filiales de Somaïr, Cominak et Orano Mining Niger à Niamey, avec saisie de matériels », a affirmé le spécialiste français de l’uranium, interrogé par l’AFP, confirmant une information de RFI sur des perquisitions dans les locaux de ses filiales. « Nous sommes très préoccupés par la situation, n’ayant pu entrer en contact avec le représentant d’Orano au Niger à ce stade. »
L’entreprise a également précisé que « des informations circulent […] indiquant que l’accès aux locaux à Niamey n’est pas possible pour le personnel » depuis mardi matin. « Nous disposons d’une information très limitée sur la situation au Niger », a par ailleurs rappelé Orano, en raison du contexte dégradé.
Bras de fer autour des ressources minières
Depuis l’arrivée au pouvoir du général Abdourahamane Tiani, en 2023, la question de l’exploitation de l’uranium fait l’objet d’une lutte acharnée entre le gouvernement du Niger et Orano, détenu à 90 % par l’État français. La junte a tourné le dos à l’ancienne puissance coloniale et tente depuis de mettre en avant son souverainisme économique.

En juin 2024, le Niger a retiré à Orano le permis d’exploitation du gisement d’Imouraren, l’un des plus importants au monde. Fin octobre, le groupe minier s’est dit contraint de « suspendre » sa production dans le pays, avant de perdre quelques semaines plus tard le contrôle opérationnel de ses filiales locales, Somaïr, Cominak et Imouraren.
Conséquence : le géant de l’uranium a déjà engagé deux arbitrages internationaux contre l’État nigérien, dénonçant « l’ingérence des autorités ». D’après Orano, environ 1 300 tonnes de concentré d’uranium sont toujours bloquées sur le site de la Somaïr, pour une valeur marchande de 250 millions d’euros.
(Avec AFP)