Publié le 5 mai 2025
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S’il était reconnu coupable de « trahison » il pourrait risquer jusqu’à la peine de mort. En Tanzanie, l’opposant historique Tundu Lissu, jugé devant un tribunal de Dar es-Salaam depuis qu’il a été arrêté le mois dernier, va entamer une grève de la faim, a annoncé l’un de ses avocats samedi 3 mai.
Le président du parti Chadema, élu à sa tête en janvier, « fera une grève de la faim jusqu’à ce que justice soit faite. Il est prêt à faire face à tout ce qui lui arrivera », a assuré son conseil Peter Kibatala à la presse. La grève de la faim de son client a, selon lui, débuté ce dimanche 4 mai.
Le 10 avril, Tundu Lissu a été inculpé pour « trahison » sans possibilité d’être libéré sous caution, ont informé ses avocats. Chadema a assuré que son chef avait été « arrêté aux côtés d’autres membres » du mouvement après un meeting auquel la police avait mis fin à l’aide de gaz lacrymogène.
Le 24 avril, jour où l’accusé était attendu au tribunal pour comparaître, l’opposition avait dénoncé l’arrestation d’une dizaine de ses responsables et la violente dispersion de membres et sympathisants.
Un système verrouillé ?
L’année dernière, l’opposant avait réclamé des réformes, après des élections locales qui avaient largement porté en tête le parti au pouvoir, en remportant la quasi-totalité des sièges – un « scrutin manipulé » d’après l’opposition. Cette dernière pointe du doigt la présidence de Samia Suluhu Hassan, qu’elle accuse de retomber dans les vieux travers autoritaires de son prédécesseur, John Magufuli, décédé en 2021.
Tundu Lissu a survécu à une tentative d’assassinat en 2017. Grièvement blessé et atteint par 16 balles, il a passé plusieurs mois de convalescence hors du pays avant de rentrer en 2020 et de se présenter à l’élection présidentielle, qui a finalement été remportée par John Magufuli avec 84 % des suffrages.
Cette fois, le Chadema ne pourra pas participer aux élections d’octobre, ayant refusé de signer un code de conduite exigé par la commission électorale.
(Avec AFP)
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