L’Algérie possède d’importants gisements d’or dont le potentiel reste largement inexploité, principalement en raison de l’absence d’une cartographie minérale actualisée et exhaustive. Selon Belkacem Soltani, PDG de la Société nationale de recherche et d’exploitation minières (Sonarem), qui s’exprimait mardi 6 mai sur la Radio algérienne, le pays compte deux grands gisements aurifères majeurs : celui d’Amesmessa, situé dans le Hoggar à environ 400 km au sud-ouest de Tamanrasset, et la mine de Tirek, localisée dans la partie sud-ouest du massif du Ahaggar.
Face à ses lacunes techniques, la Sonarem a élaboré des cahiers des charges destinés à sélectionner un partenaire étranger capable de l’accompagner dans l’exploitation souterraine de ces gisements au « potentiel énorme« . Cette démarche s’inscrit dans une volonté de modernisation et d’optimisation des ressources minières nationales, tout en bénéficiant d’un transfert de technologies et de savoir-faire.
Premiers résultats de l’exploitation artisanale
Parallèlement, suite à une décision présidentielle visant à promouvoir l’exploitation artisanale de l’or, plus de 350 micro-entreprises ont été autorisées à collecter et exploiter artisanalement l’or à moins de 5 mètres de profondeur. Grâce à cette initiative, la Sonarem a pu extraire en 2024 plus de 60 000 tonnes de matière présentant une teneur moyenne en or estimée entre 17 et 20 grammes par tonne, considérée comme « très élevée ». Ces opérations ont permis de récupérer « plus de 400 kg d’or » depuis le début de l’année.
Pour valoriser pleinement le potentiel minier algérien, un ambitieux programme d’exploration a été mis en place. L’Agence nationale de l’activité minière (ANAM) a confié 26 projets à l’Office national de la recherche géologique et minière (ORGM), répartis sur 35 wilayas. Ces projets ne se limitent pas à l’or, mais concernent également d’autres ressources stratégiques comme les polymétaux (plomb, zinc, cuivre) et le lithium, métal devenu crucial pour la transition énergétique mondiale.
Vers une diversification des ressources minérales
Lancé en 2022 et actuellement en phase finale, ce programme d’exploration présente des résultats préliminaires « satisfaisants » selon le PDG de la Sonarem. Un rapport détaillé devrait être communiqué très prochainement, ouvrant potentiellement la voie à une nouvelle ère pour l’industrie minière algérienne et contribuant significativement à la diversification économique du pays au-delà des hydrocarbures.