(Ph. Dentons)
Le Nigeria franchit un nouveau cap dans sa diplomatie économique. Le pays va devenir actionnaire de la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures (AIIB), après l’approbation officielle de son adhésion par le Conseil exécutif fédéral. Une décision stratégique qui vise à diversifier les sources de financement du pays et à renforcer ses capacités dans le domaine des infrastructures.
Créée en 2015 à l’initiative de la Chine, l’AIIB est une institution financière internationale qui rassemble aujourd’hui 110 pays membres, dont 19 africains. Le Nigeria devient ainsi le 20e pays du continent à rejoindre cette banque, perçue comme une alternative aux institutions dominées par les puissances occidentales, comme la Banque mondiale ou le FMI.
Pour Abuja, cette adhésion ouvre de nouvelles perspectives. En intégrant cette plateforme, le Nigeria pourra accéder à des ressources financières importantes pour financer ses projets d’infrastructures : routes, énergie, transports, eau, numérique. Des investissements jugés essentiels pour soutenir la croissance et améliorer les conditions de vie dans ce pays de plus de 220 millions d’habitants.
Le gouvernement nigérian estime que cette décision renforcera la position du pays sur la scène financière mondiale et contribuera à accélérer la modernisation de son économie. Elle s’inscrit aussi dans une logique de rééquilibrage des partenariats, avec une ouverture plus affirmée vers l’Asie.
Alors que la concurrence mondiale pour l’accès aux financements se fait plus rude, l’adhésion à l’AIIB est perçue par plusieurs analystes comme un choix pragmatique et symbolique à la fois. C’est aussi un signal envoyé à d’autres économies africaines : il est possible d’explorer de nouveaux leviers pour construire l’avenir, sans dépendre uniquement des circuits classiques.