Dans la nuit du jeudi 30 juin au vendredi 1er juillet, l’affaire redressement fiscal de 169 milliards FCFA opposant l’homme d’affaires béninois en exil Sébastien Ajavon à l’Etat béninois a connu un nouveau rebondissement. Mis sous scellé en mars 2022, après une décision de justice en date de septembre 2021, le domicile privé du magnat de la volaille, sis non loin du hypermarché Erevan de Cotonou aéroport, a reçu la visite des forces de l’ordre. Ils sont venus exécuter une décision de justice, laquelle avait ordonné la saisie de tous les biens de Sébastien Ajavon. Ainsi, meubles, appareils électro-ménagers, véhicules, tout a été ramassé. La maison privée de Sébastien Ajavon a été vidée, tous les objets transportés dans des camions et déposés en lieu sûr pour une probable vente aux enchères.
Ce rebondissement intervient quelques jours seulement après l’audience accordée par le chef de l’Etat aux anciens présidents Nicéphore Soglo et Boni Yayi. Au lendemain de la rencontre avec Boni Yayi, 17 prisonniers avaient été libérés. Ils étaient en prison depuis 2020 pour être soupçonnés d’être impliqués dans une tentative de coup d’Etat. Avec les deux anciens présidents reçus en audience et la mise en liberté d’une vingtaine de personnes, les Béninois avaient le sentiment que le temps de la paix est venu. Ils pensaient que le chef de l’Etat était déterminé à multiplier les gestes allant dans le sens d’une décrispation de la tension politique. Ils étaient loin d’imaginer que les jours qui allaient suivre, il sera mis en exécution une décision de justice à l’encontre de Sébastien Ajavon, l’opposant au régime de la Rupture en exil depuis 2018. Juste au moment où une certaine atmosphère de paix politique, une période de relative accalmie s’est installée, voilà un fait qui vient remettre au goût du jour toute la querelle entretenue depuis 2016 par les acteurs politiques, en l’occurrence le régime en place et ses opposants. Est-ce vraiment le moment d’aller vider le domicile privé d’un opposant en exil ? Etait-ce vraiment nécessaire ?
M.M