Bill Gates. Photo CBC
Fondée en 1975, Microsoft est née de l’intuition de Bill Gates, un jeune étudiant passionné d’informatique qui abandonna les bancs d’Harvard pour se consacrer à son projet. Aux côtés de Paul Allen, Gates a développé une entreprise qui allait transformer l’informatique personnelle, en démocratisant l’accès aux ordinateurs à travers le monde. Cette aventure entrepreneuriale fulgurante a permis à Gates d’amasser l’une des fortunes les plus importantes de l’histoire moderne, évaluée à plus de 100 milliards de dollars aujourd’hui, tout en ouvrant la voie à des initiatives philanthropiques d’envergure via la Fondation Bill & Melinda Gates.
Une succession discrètement encadrée
Contrairement à ce que son parcours pourrait laisser penser, Bill Gates adopte aujourd’hui une approche très mesurée quant à la transmission de sa richesse. Ses trois enfants, issus de son mariage avec Melinda French Gates, hériteront chacun de moins de 1 % de son patrimoine. Ce choix stratégique vise à préserver leur autonomie et à éviter qu’ils ne reposent leur vie sur un héritage colossal. Sa fille cadette, Phoebe Gates, aujourd’hui âgée de 22 ans, s’inscrit dans cette philosophie familiale. Diplômée en biologie humaine de l’université de Stanford, elle a raconté avoir ressenti une pression particulière en raison de son nom de famille, cherchant à prouver qu’elle méritait sa place sans être réduite à une simple héritière.
Un projet entrepreneurial freiné par la famille
L’histoire aurait pu se répéter : comme son père avant elle, Phoebe a envisagé d’abandonner ses études pour se lancer dans l’entrepreneuriat. Toutefois, face à cette idée, Bill et Melinda Gates ont fait preuve d’une grande prudence. Loin d’encourager leur fille à imiter le parcours de son père, ils ont insisté pour qu’elle termine son cursus avant d’envisager d’autres projets. Un paradoxe assumé par Phoebe, qui souligne avec humour que son père, dont l’abandon des études avait été le point de départ de son succès, s’est montré très réservé à l’idée de la voir suivre un chemin similaire. Selon elle, l’évocation des débuts de Microsoft est beaucoup plus rare dans leurs discussions que celle de l’engagement philanthropique de la famille.
Une quête d’identité au-delà de l’héritage
À travers ses confidences, Phoebe Gates révèle les dilemmes auxquels peuvent être confrontés les enfants de figures publiques majeures. Consciente du privilège lié à son milieu, elle a exprimé, dans diverses interventions publiques, son besoin de construire son identité en dehors de l’ombre de Microsoft et de la fortune familiale. Cette dynamique illustre un phénomène fréquent parmi les nouvelles générations de grandes familles : la recherche d’un accomplissement personnel détaché des attentes associées à un nom célèbre. Plus qu’une simple anecdote, le parcours de Phoebe symbolise une tension contemporaine entre héritage et quête d’authenticité, dans un monde où la réussite est de plus en plus scrutée sous l’angle de la légitimité individuelle.