Au nombre de la dizaine de palmiers identifiés au Bénin, le palmier sacré (fadé en fon) est assez prisé par les communautés locales et nécessite une attention.
Très peu le savent. Le palmier ne sert pas qu’à produire de l’huile, du vin, des objets d’art. Cette famille de « hautes herbes » est ancrée dans la culture africaine et béninoise en particulier. Le palmier sacré scientifiquement appelé Elaeis guineensis var. idolatrica nécessite, selon les chercheurs, une protection. Les noix de palme utilisées dans le Fâ proviennent essentiellement de la variété idolatrica du palmier. Des informations recueillies auprès de ces acteurs, cette variété est aujourd’hui difficile à trouver et constitue de ce fait un manque à gagner pour les populations. « Aujourd’hui, beaucoup de citoyens reviennent à la source traditionnelle pour leur immersion et ont besoin de consulter le Fâ tant pour eux-mêmes et leurs enfants que pour les nouveau-nés », fait observer Dr Pierre Agbani, enseignant-chercheur, conservateur du Jardin botanique et zoologique de l’Uac. Ce chercheur n’a d’ailleurs pas manqué de rappeler sa tentative de mise en pépinière des semences pour leur conservation au Jardin botanique de l’Université d’Abomey-Calavi où l’on retrouve d’ailleurs quelques pieds ainsi que dans certains temples de formation et de perfectionnement dans l’art divinatoire du Fâ. L’importance de cette variété est connue au-delà du Bénin, surtout dans l’aire du rayonnement de l’usage. Plusieurs travaux le démontrent. Les noix de la variété idolatrica occupent une place importante dans des consultations de l’oracle dans plusieurs pays de la sous-région. Le palmier sacré appelé «fadé» au Bénin se reconnaît à ses feuilles dont les folioles sont soudées entre elles et plus dressées. Faut-il le rappeler, les palmiers sont une famille d’herbes géantes qui proviennent de 185 genres et 2 600 espèces reconnues dans le monde entier. Selon les études, sur les 32 espèces de palmiers recensées en 2006 au Bénin, 13 sont indigènes. Aujourd’hui, on n’en trouve qu’une dizaine. Cet état de choses est la conséquence de la destruction de l’habitat de ces espèces suite à l’urbanisation mais aussi à la forte pression exercée par les populations locales compte tenu de l’importance socio-économique de ces diverses espèces de palmiers.