Depuis la promulgation de la loi modificative sur l’Interruption volontaire de grossesse, les décrets d’application ne sont pas encore pris. En prélude à la célébration, ce mercredi 28 septembre, de la Journée mondiale du droit à l’avortement, l’Ong ‘’Filles en actions’’ plaide pour la prise de ces décrets et lance par la même occasion, un projet à fort impact.
Le Bénin, à l’instar de la communauté internationale, a célébré, ce mercredi 28 septembre, la Journée mondiale de l’avortement. Placée sous le thème « L’avortement en temps incertains », cette commémoration appelle à promouvoir un avortement sécurisé. Dans une déclaration rendue publique, ce mercredi 28 septembre, Brian Sossou, présidente de l’Organisation non gouvernementale ‘’Filles en actions’’, partage aussi la dynamique de la campagne internationale pour le droit des femmes à un avortement sécurisé. Elle affirme que l’incertitude affecte fortement « le pourquoi et le comment » les femmes peuvent avoir des enfants.
Pour lutter contre les avortements clandestins dont la morbidité et la mortalité sont dramatiques, le Bénin a mis en place pour les filles et les femmes un système d’encadrement de l’avortement par l’adoption de la loi modificative au Parlement. Cela est pour Brian Sossou, un grand pas que le pays a franchi. Mais depuis la promulgation de cette loi, les décrets d’application ne sont pas encore pris. Selon elle, la prise de ces décrets permettra d’ouvrir un dialogue franc, sûr et libre sur la question de l’interruption volontaire de grossesse au Bénin sans que les discours ne soient confondus à de la publicité, encore moins à la promotion de l’Ivg en République du Bénin. « L’Interruption volontaire de grossesse (Ivg) n’est pas et ne doit pas être un moyen de contraception », a-t-elle déclaré.
Des actions
Elle sollicite aussi des autorités politiques et administratives ainsi que des partenaires techniques et financiers, les ressources indispensables pour que tous les acteurs entrant dans la chaîne y compris les organisations féministes et militantes féministes puissent aller à la rencontre des communautés afin que les cibles visées soient directement atteintes.
La célébration de cette journée a été l’occasion pour l’Ong de lancer son programme intitulé « She wants-she chooses », ce qui signifie en français
« Elle veut- elle choisit » avec pour slogan, avant de choisir, elle doit savoir. Elle note que la première phase est un projet qui va durer trois années avec le soutien du Fonds mondial pour les femmes pour contribuer à l’avancée des droits en santé sexuelle et reproductive des adolescentes, jeunes filles et jeunes en République du Bénin. Ce programme de trois ans est axé sur trois domaines d’intervention et devra atteindre trois objectifs. Le premier objectif, selon Brian Sossou, consiste à faire un rapport sur l’état des lieux de la situation des filles au Bénin en matière de santé et hygiène menstruelle. Le deuxième objectif est de contribuer à la sensibilisation et l’éducation d’un nombre important d’adolescentes, de jeunes filles et jeunes des régions du Nord, du Sud et du Centre du Bénin sur les Dssr, qui auraient participé activement à l’élaboration des outils et contenus de communication pour eux-mêmes au moyen des causeries éducatives, narratives, informatives et sensibilisations grand public. Le troisième objectif, indique-t-elle, est d’avancer sur des actions y compris des plaidoyers collaboratifs visant la dépénalisation et la décriminalisation de l’avortement sécurisé au Bénin et dans l’espace d’Afrique francophone.